elles aucune opposition. L’homme, à ce compte, serait libre en pratique, mais non pas en théorie.
Maudsley, Benedict et surtout Lombroso ont qualifié le crime d’atavisme, ce qui n’éclaircit en rien la question et ne constate qu’une dégradation sociale. Le crime naît au sein de la société elle-même. Sa forme varie selon les conditions socio-politico-commerciales, les idées philosophiques et religieuses, les occupations et la race de l’individu, qui, se trouvant maltraité dans la lutte pour l’existence et ne sachant pas se sacrifier à ses exigences, s’emporte contre l’ordre établi.
L’auteur se demande à ce sujet si notre siècle plus civilisé, est plus immoral que ceux qui l’ont précédé ? Kant le nie. La hauteur morale, selon lui, atteinte nous rend moins tolérants que nos devanciers. D’autres au contraire, l’affirment. Quetelet imagine un homme moyen enclin au crime.
Les moyens curatifs du crime sont au nombre de trois : la religion, la coutume et l’action de l’Etat ; la première agit par des préceptes d’abnégation et par ses croyances en un monde invisible ; la seconde, par le sentiment de honte qui contraint à la vertu même les moins dociles, sauf sa complaisance pour le vol et le duel ; le troisième, par ses écoles, la reconnaissance de devoirs et de droits sociaux à chaque citoyen.
La punition, p. 91-131. La punition est une nécessité éthique ou un besoin de la société, tout en étant une compensation. Les philosophes allemands soutiennent en général la première opinion. L’idée de l’éternité des punitions de l’enfer a laissé son empreinte sur la morale publique et sur l’esprit du code criminel. Kant croit que la punition est une loi de l’intelligence ; Schopenhauer, une négation du crime ; Hegel admet le crime pour produire le droit. L’auteur esquisse plusieurs doctrines philosophiques sur l’origine de la punition, entre autres celle des théologiens, qui veulent y voir une révélation de la gloire divine.
Herbart soutient la théorie de la compensation. Mais, tout en accordant que cette opinion paraît égaliser le tort et la réparation et sauvegarder la dignité humaine, il est incontestable qu’il n’y a jamais eu d’étalon pour mesurer le crime ; par conséquent, les théories de compensation et de besoin éthique ou expiation tombent d’elles-mêmes, en nous léguant un germe de la vérité.
Alessandro Herzen. — Analisi fisiologica del libero arbitrio umano. 3e édition. Florence, 1879.
Les conclusions de ce livre ayant été récemment attaquées dans la Revue spiritualiste de M. Mamiani, l’auteur a été amené à en donner une troisième édition. L’écoulement rapide des deux premières est une preuve de l’intérêt croissant avec lequel le public italien accueille les ouvrages de psychologie physiologique. Nous n’avons pas à signaler ici les doctrines de notre collaborateur. Elles sont connues du public