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analyses.byck. Physiologie des Schönen.

son dogmatisme. Sur ce point, il égale, s’il ne surpasse pas ses prédécesseurs hégéliens et autres. En le lisant, on se sent partout comme suspendu dans le vide ; on ne sait où s’arrêter et où prendre pied. La critique elle-même perd ses droits. En présence de toutes ces assertions et de ces formules qui défilent devant vous, elle n’a qu’à se croiser les bras et à regarder passer. On ne discute pas ce qui s’affirme ; il n’y a ni à approuver ni à combattre ce qui se produit sans preuves. Or il y a des chapitres entiers où il n’y a pas trace de véritable analyse ni de discussion sérieuse.

Quant au fond même de l’ouvrage, lorsque l’on est sûr de voir un peu clair à travers cet amas de formules, il faut le dire, on le trouve très-peu original. On reconnaît bien vite des idées déjà vieilles ou d’autres qui sont entrées dans le courant de la philosophie contemporaine. La plupart sont empruntées soit à Hegel, soit à Kant, soit à Schiller, à J. Paul ou à d’autres esthéticiens modernes. Il suffirait de citer les définitions du bien, de l’idéal, du sublime, de l’art, etc. Tout cela est à peine rajeuni et déguisé sous des termes nouveaux. La terminologie elle-même rappelle presque partout celle de l’école hégélienne.

Est-ce à dire cependant que ce travail soit sans mérite réel ? Un pareil jugement serait beaucoup trop sévère. S’il en était ainsi, nous nous serions dispensé de le lire et d’en rendre compte aux lecteurs de cette Revue. L’auteur, déjà connu par un autre livre, très-savant et, malgré les mêmes défauts, digne d’être remarqué, sur la Philosophie antésocratique[1], est un esprit fort distingué, doué de rares et hautes qualités philosophiques que nous savons apprécier. Métaphysicien subtil et systématique, il ne fait pas moins preuve de sagacité et de profondeur, çà et là aussi d’une vaste et riche érudition. Sa Physiologie du beau, malgré les défauts que nous avons dû signaler, renferme une foule d’aperçus de détail fort ingénieux, souvent très-justes et très-intéressants. Quand il consent à descendre des hauteurs où il est difficile de le suivre et à abandonner ses formules abstraites pour parler un langage plus accessible au vulgaire, on le lit avec plaisir. Parfois il aborde franchement l’analyse, et alors, quand il consent à décrire les faits au lieu d’essayer d’en donner ses synthèses, son livre devient réellement intéressant et instructif.

Nous pourrions citer des pages nombreuses où le lecteur est récompensé de sa peine et où l’on reconnaît le vrai penseur et le véritable esthéticien. Le chapitre sur l’analytique du beau, le seul peut-être où M. Byck ait réellement pratiqué d’une façon suivie la méthode qu’il préconise et à laquelle il est si peu fidèle, renferme des observations aussi justes que profondes et délicates. Il en est de même de plusieurs autres articles, sur le sublime, l’idéal, etc. Malheureusement l’abus du formalisme gâte les meilleures pages.

Nous terminerons par quelques réflexions que nous a suggérées la lecture de cette publication récente de l’esthétique allemande.

  1. Nous en avons rendu compte dans la Revue, mars 1878.