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LE DÉTERMINISME ET LA LIBERTÉ


Lettre au Directeur du Journal des Savants.

Nous recevons de M. J. Boussinesq, professeur à la Faculté des sciences de Lille, le lettre suivante, qui n’a pu paraître dans le Journal des Savants à cause d’un règlement ou de traditions propres à ce journal. Elle a pour but de répondre à une critique de M. J. Bertrand.

Lille, le 18 octobre 1878.
Monsieur le Directeur,

Je vois, au numéro de septembre du Journal des savants, un article de M. J. Bertrand, consacré à une appréciation critique d’un opuscule que j’ai publié récemment sur la Conciliation du véritable déterminisme mécanique avec l’existence de la vie et de la liberté morale (Paris, Gauthier-Villars, 1878). Je suis très-flatté de l’honneur que m’a fait le savant secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences en s’occupant de mon livre ; et je le remercie d’avoir, par là, attiré l’attention sur cet essai. Aux lecteurs seuls il appartiendra, après avoir pris connaissance de mon étude et non pas seulement des sept pages de M. Bertrand, de juger si je m’y suis montré « intrépidement confiant dans les formules », comme m’en accuse mon éminent critique, ou si, au contraire, pénétré de ce principe que l’observation doit partout fournir au calcul ses bases et contrôler ses résultats, j’ai appelé constamment à mon aide l’expérience, représentée dans la question par le témoignage de physiologistes comme Claude Bernard, de chimistes comme Berzélius et de philosophes-géomètres comme Cournot. Je me dispenserais donc de rien ajouter ici, et je ne viendrais pas, monsieur le Directeur, demander à votre impartiale obligeance l’insertion de ces lignes, s’il n’était de mon devoir de dissiper certains malentendus assez graves, existant, sinon peut-être dans la pensée de M. Bertrand, du moins dans son article,