C. Göring : Zur philosophischen Méthode.
C’est à la perfection de leurs mélhodes que les diverses sciences doivent leurs progrès actuels : il importe donc de déterminer la méthode qui doit présider aux recherches philosophiques. Harms, dans son récent livre Die Philosophie in ihrer Geschichte, défend la méthode à priori, qui part de principes généraux ou métaphysiques. Mais ces concepts n’ont jamais été bien définis, ni démontrés. À cette méthode métaphysique ou déductive, il faut opposer la méthode scientifique ou inductive, qui part des faits, du particulier et non du général. Kant n’a pas su renoncer à la méthode métaphysique. C’est qu’il s’agissait moins pour lui d’expliquer la réalité que de mettre à l’abri des coups du scepticisme la possibilité des idées de la raison, l’âme, la liberté et Dieu ; et sa théorie de l’expérience, sa doctrine des formes à priori pouvait seule le conduire au résultat qu’il poursuivait.
Planck : L’intuition sensible et la loi logique de la causalité. Réplique à Zeller (1er article).
L’auteur reprend ici la thèse qu’il avait soutenue dans un précédent écrit : La loi logique de la causalité et la finalité naturelle, pour servir à la critique de la confusion introduite par Kant et ses successeurs dans les concepts (Nordlingen, 1877). La loi logique de la causalité, dit Planck, n’a pas encore été entendue dans toute sa pureté : on l’a toujours confondue avec la relation empirique des faits réels. Il s’agit de la saisir en elle-même, non dans son application à la réalité externe, empirique, et de reconnaître en elle une pure forme du principe d’identité. L’auteur s’attaque particulièrement à la doctrine soutenue par Ed. Zeller dans le deuxième volume des Vorträgen und Abhandlungen, 1877.
Tobler : Sur l’application au langage du concept de loi.
Curieuse étude, où l’auteur analyse et distingue les divers sens du mot loi dans la terminologie des savants appliqués à l’étude du langage. Les lois, dont s’occupaient autrefois les grammairiens, avaient surtout le caractère de préceptes imposés par l’usage ou le goût des esprits cultivés. Depuis J. Grimm surtout, la grammaire étudie les règles nécessaires, physiques en quelque sorte, auxquelles est soumise l’évolution du langage, envisagée comme le développement d’un organisme naturel. Mais il faut distinguer entre les lois physiques, qui président à la phonétique par exemple, et les lois logiques de la syntaxe. Les premières n’ont pas d’ailleurs la rigueur des lois scientifiques du mécanisme. Il faut donc bien se garder de prendre le mot loi en linguistique dans une seule et même acception. « Le langage, placé entre la nature et l’histoire, et plus proche de la seconde que de la première, participe à la destinée des sciences différentes qui les étudient. »
Avenarius : 3e article sur la question de la philosophie scientifique. Le directeur de la Vierteljahrschrift ne se lasse pas de revenir sur