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REVUE DES PÉRIODIQUES


THE JOURNAL OF MENTAL SCIENCE

nos 2, 3 et 4 (1878-1879)

David Nicholson : La mesure de la responsabilité individuelle ou sociale dans les cas criminels.

Frederick Treves : La physiologie de quelques phases de l’esprit poétique.

Eulenburg et P. Guttmann : Physiologie et Pathologie du système nerveux sympathique.

W. Ireland : La pensée sans mots et les rapports des mots et de la pensée.

« Le but de cet essai est de rechercher jusqu’à quel point la pensée peut exister sans langage et quelle est la nature de son association avec les mots ou avec les autres signes qui servent à exprimer ou à communiquer les idées. »

Malheureusement le but n’a pas été atteint et il ne pouvait guère l’être, bien que l’auteur sur cette question intéressante du langage, en sa qualité de médecin, eût pu emprunter davantage aux données fournies par l’étude de l’aphasie. Les conclusions, du reste, ne sont pas nettes et, dans ce travail, nous aurons à noter plus de vues ingénieuses, plus d’aperçus suggestifs, mais quelquefois en dehors du sujet, que de déductions rigoureuses ou d’analyses suivies.

Dans un premier paragraphe intitulé « la Pensée sans mots», l’auteur esquisse l’évolution intellectuelle de l’enfant. D’après lui, les idées n’accompagnent pas les mots, mais les précèdent. « Avant que le langage commence, il y a dans l’esprit des généralisations et des abstractions. Les quelques mots que possède l’enfant répondent à un grand nombre d’idées et, au lieu d’un sens particulier, prennent un sens général. S’il apprend un mot, il l’emploie pour exprimer des idées associées, et d’une manière qui, étant donnée son expérience limitée, est très-habile. »

Chez l’adulte lui-même, l’activité intellectuelle existe indépendamment des mots, et, pour le montrer, le Dr Ireland suit Helmholtz dans son analyse des perceptions. Dans les perceptions visuelles, auditives, tactiles, etc., les organes des sens ne sont pas seuls en jeu. Il faut faire la part de la mémoire, de la comparaison, du jugement et de l’imagination.

Ainsi, sur une même figure une surface paraît plane, concave ou convexe suivant la conception que nous avons dans l’esprit.