Page:Revue philosophique de la France et de l'étranger, VI.djvu/73

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


NOTES ET DOCUMENTS



LE SENS MUSCULAIRE

ET LES SENSATIONS DE MOUVEMENT

d’après G. H. LEWES[1].



La sensibilité musculaire a été étudiée à la fois par les physiologistes et par les psychologues. Les uns ont voulu, par elle, expliquer certains phénomènes d’ordre physiologique et pathologique, tels que la coordination si parfaite de nos mouvements à l’état normal, et les troubles de cette coordination. D’autre part, les psychologues leur ont fait jouer un rôle des plus importants dans l’acquisition de nos idées de temps, d’espace, de forme, de résistance et des autres propriétés des objets extérieurs. Cependant, malgré les recherches qui ont été entreprises, on est loin d’être fixé sur ce sujet délicat.

Tout le monde admet que la contraction d’un muscle ou d’un groupe de muscles est accompagnée de sensations spéciales, d’effort, de poids, de fatigue, de mouvement, etc., qui nous font connaître, par exemple, la position de nos membres, l’étendue, la direction des mouvements qu’ils ont exécutés. Mais les divergences commencent avec l’interprétation.

Schiff, Schroeder van der Kolk, Trousseau prétendent que tous les phénomènes attribués au sens musculaire sont dus à des froissements, des tiraillements de la peau, des surfaces articulaires, des ligaments, a Nous avons, par exemple, dans la paume de la main et à la face palmaire des doigts une sensation de tension et de tiraillement quand nous ouvrons largement la main, une sensation de relâchement quand nous la fermons, en outre, une sensation toute par-

  1. L’article qui sert de base à notre exposition a été publié dans Brain : a journal of neurology. » Avril 1878 (Macmillan and Co).