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correspondance, note


CORRESPONDANCE

Spalato (Dalmatie), 24 Octobre 1878.
Monsieur le Directeur,

J’ai eu le plaisir de trouver dans la Revue philosophique du mois d’août une mention de deux de mes dissertations publiées dans la « Zeitschrift für Philosophie und philosophische Kritik ».

Cette mention ne m’est pas favorable, mais l’aimable franchise de M. le référant ne cache pas la circonstance de ne m’avoir pas compris ; et par conséquent il n’y a pas de merveille que son exposé contienne une grosse erreur, dont la rectification est due à vos lecteurs qui ne devraient pas être laissés sous une fausse impression en regard d’un nouveau système de philosophie qui ne saurait être ignoré justement, parce qu’il est très « quintessencié ».

Ainsi je vous prie d’insérer dans votre Revue la note ci-jointe.

Veuillez agréer les hommages de votre très-humble serviteur,


Théodore de Varnbüler.


NOTE


Théodore de Varnbüler déclare que, dans la Revue des Périodiques étrangers du numéro 8 de cette année, sous le titre « Zeitschrift für Philosophie und philosophische Kritik, » on le fait injustement dire : « L’être pur, c’est l’identité de la pluralité et de l’unité. » Ce serait un non-sens. Il dit : « L’être pur, c’est la synthèse de la pluralité et de l’unité. » — Or il est bien facile de comprendre l’immense différence entre l’un et l’autre. L’identité ferait disparaître la pluralité dans l’unité, tandis que la synthèse suppose que ce sont deux éléments divers qui, en se composant, en constituent un troisième ; et l’être pur c’est ce troisième.

Par suite de cette erreur les lignes de la page 211 du susdit numéro changent essentiellement de sens ; et ses suprêmes conclusions, Varnbüler ne les donne pas comme une solution mais comme une position du problème ; et sans doute le problème de la réalisation parfaite de la synthèse de l’unité et de la pluralité, c’est vraiment la quintessence de tous les problèmes.

Ensuite Varnbüler fait observer que le titre allemand. « Exacte Grundlegung » n’est pas bien traduit par « Démonstration rigoureuse » ; parce que l’allemand veut dire : « Position exacte des fondements ». Il ne veut pas « démontrer la philosophie absolue, parce que cela n’aurait pas de sens, mais il veut en poser les fondements exacts, c’est-à-dire mathématiquement précisés. Et c’est ce qu’il croit avoir fait.