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bibliographie. — delaunay. Études de biologie comparée.

précédé par d’excellents esprits. Ainsi la vérité fondamentale que « toute relation entre des quotités ou des quantités subsiste aussi entre les nombres qui les représentent et réciproquement », cette vérité se trouve établie dans l’arihtmétique de M. Simon[1], le plus philosophique peut-être des ouvrages de ce genre. Mais ce n’est là qu’un point particulier ; tout le reste du développement abonde en vues originales. Je n’ai malheureusement point le temps d’y insister.

À mon sens, le chapitre le plus important du livre de M. Cugnin est celui qui a pour titre la Force. Tout le monde connaît la difficulté du sujet. Il est traité avec un rare bonheur. La thèse soutenue est celle-ci : La force ne peut et ne doit être entendue de la même manière ni par les métaphysiciens, ni par les physiciens, ni par les mathématiciens. Il y a là une idée qui peut amener une transformation de la question tout entière.

Il est sans doute toujours dangereux de faire le prophète. J’oserai pourtant prédire que, si quelque jour M. Cugnin avait le loisir ou la volonté d’écrire un livre de philosophie scientifique, il ne serait pas impossible qu’il se plaçât auprès de M. Gournot qu’il connaît si bien et qu’il admire tant.

T.-V. Charpentier.


Dr  Gaëtan Delaunay. Etudes de biologie comparée basées sur l’évolution organique. 1re  partie : Anatomie. Paris, Delahaye, 1878, 119 p. in-8o.

Les éléments et les qualités de l’organisme sont en raison directe ou en raison inverse de l’évolution et de la nutrition : telle est l’idée que, après Auguste Comte[2], l’auteur se propose de développer dans cet opuscule.

Sous le nom d’élément, en raison directe de l’évolution, il désigne toute partie dont le maximum de développement coexiste avec le maximum de développement du cerveau. Il range dans cette classe les caractères suivants : proportion considérable de matière minérale et de carbonate de chaux dans les os, quantité supérieure d’hémoglobine, d’hématies et de globules, coloration rouge du sang, coloration foncée des cheveux, élévation de la taille, verticalité, asymétrie, poids, volume de la tête, capacité crânienne, polissement de la surface cérébrale, capacité thoracique, grandeur du bassin, torsion de l’humérus, cambrure du pied, volume et poids du cœur.

Il appelle au contraire « partie en raison inverse de l’évolution » tout phénomène dont le maximum est présenté par les êtres inférieurs. Tels

  1. Paris, Dunod, 1868, p. 215 et suiv.
  2. Cours de philosophie positive, 2e  édition, Paris, 1864, tome III, pages 368-369. Nous insistons sur ce point, parce que M. Delaunay semble croire que cette proposition a été énoncée pour la première fois par M. Ch. Robin dans ses Tableaux d’anatomie.