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périodiques. — Journal of speculative philosophy.

« filtrer » la vérité pour la débarrasser de toute impureté. — L’auteur propose de renseigner de la manière suivante : d’abord, donner une définition qui en fasse bien ressortir le caractère négatif ; puis, traiter toutes les questions par leur côté négatif en s’attachant tout d’abord à démêler les sophismes individuels. Il termine par quelques exemples.

W. H. S. Monck. Le Système moral de Butler. Etude faite d’après les Sermons et le Traité d’analogie. — Peu d’auteurs ont eu plus de partisans, et sa doctrine éthique est encore regardée par beaucoup de gens comme suffisante, complète, sauf sous le rapport de l’exposition. — M. Monck s’attache à en montrer les contradictions, et il conclut que, malgré d’excellentes observations et de bonnes analyses, son œuvre est à beaucoup d’égards incomplète, sinon erronée.

L’Economie politique comme science morale, par le Rév. W. Cunningham. — Exposé des diverses opinions sur cette science. Examen des principes généraux. Valeur de certaines qualités morales : l’énergie, la patience, l’appropriation (acquisition à titre de propriété), l’adresse, la bonne foi. Examen de certaines questions spéciales : les associations ouvrières, le capital, la population.

Nous signalerons parmi les Reports une étude de M. Pollock : le Développement du langage chez l’enfant. — « Ces notes, dit-il, ont été prises pour suivre humblement l’exemple de M. Darwin et de M. Taine. » Ce journal, qui va de l’âge de 12 mois à l’âge de 22 mois, est fort intéressant, mais ne peut être analysé ici.


THE JOURNAL OF SPECULATIVE PHILOSOPHY,


Edited by W. T. Harris. Saint-Louis, janvier et avril 1878.

W. James. Remarques sur la définition de l’esprit par Herbert Spencer. Critique de la théorie qui se trouve exposée dans la troisième partie des Principes de psychologie, sous ce titre : « L’esprit considéré comme une correspondance, comme un ajustement de relations internes à des relations externes. » — L’auteur reproche au mot « correspondance » d’être totalement indéterminé, attendu que toute chose correspond d’une manière ou d’une autre avec tout ce qui coexiste avec elle dans le monde. Il reproche au terme « pensée », tel que l’emploie Spencer, d’être simplement la pensée scientifique, l’enregistrement passif de la nature extérieure, de ne pas comprendre les jugements esthétiques, moraux, religieux, etc. — Il critique aussi sa formule de « la survivance du plus apte », qui paraît être son idéal ; il en conclut que Spencer est téléologiste à son insu ; « que Spencer et Platon sont ejusdem farinæ ». Il termine en insistant sur la différence essentielle entre le