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H. TAINE. — GÉOGRAPHIE ET MÉCANIQUE CÉRÉBRALES 331

en jeu, à une glande dont il provoque les sécrétions, plus ordinai- rement à un muscle qu'il contracte et qui, en se contractant, res- serre un vaisseau ou remue un membre. Dès lors, on comprend son office; par suite, on comprend sa construction, sa distribution, les combinaisons les plus simples, et même on peut les concevoir d'avance, car elles sont réglées en vue de cet office. — Soit dans le membre inférieur gauche un point irrité : il est utile que le membre, en se déplaçant, puisse écarter la cause d'irritation ou s'écarter d'elle ; pour cela, il faut qu'un nerf afférent AG, parti du point irrité, aille rejoindre la cellule, et que cette cellule, par un nerf efférent CE, communique avec les muscles du membre; c*est la disposition nerveuse élémentaire. — Il est utile que le membre inférieur droit puisse en cette occasion collaborer avec le gauche; pour cela, il faut que la cellule G du côté gauche communique avec une autre cellule G' du côté droit, que celle-ci soit également pourvue d'un nerf efférent G'E' , que ce nerf se termine dans les muscles du membre inférieur droit. — Il est utile que les segments supérieurs de l'animal puissent en cette occasion collaborer avec le segment inférieur ; pour cela, il faut que, des deux côtés de son axe, la dis- position précédente se répète par deux lignes de cellules communi- cantes et pourvues chacune d'un nerf efférent. — c II est utile que tous les segments puissent colla-

Ky^X borer, quel que soit le point inférieur, supérieur

^■^ ou moyen, où l'irritation se rencontre ; pour cela,

il faut qu'à chaque cellule aboutisse, outre le nerf afférent, un nerf efférent. — Une pareille esquisse ^, ^. est aussi écourtée que grossière : c'est à peu près

^yy^\ sur ce plan que la nature a travaillé pour dessiner

^Y./ \sE.' ^6s linéaments principaux de la moelle épinière et

de ses trente et une paires de nerfs. Maintenant, au lieu du type simplifié, considérons le type réel. Si l'on prend le tronçon postérieur d'une grenouille et si l'on dépose une goutte d'acide acétique sur le haut de la cuisse gauche ou sur la portion adjacente du dos, on voit la partie postérieure gauche se fléchir de façon que le pied gauche vienne frotter le point irrité. Pareillement, sur un homme décapité dont l'électricité avait ranimé la moelle épinière, le D^ Robin, ayant gratté avec un scalpel la paroi droite de la poitrine, vit le bras du même côté se lever et diriger la main vers l'endroit irrité, comme pour exécuter un mou- vement de défense. De pareils mouvements supposent la contrac- tion d'un grand nombre de muscles distincts et différents d'emploi, extenseurs, fléchisseurs, abducteurs, adducteurs, pronateurs, supi-

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