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périodiques.Zeitschrift für philosophie.

diction si fréquente chez les penseurs modernes, l’éloignement pour toute spéculation dédaigneuse ou ignorante de l’expérience, et en même temps un goût secret pour une sorte de panthéisme vagué et sentimental. Spencer fait violence aux principes de l’empirisme qu’il professe partout ailleurs, en soutenant l’hypothèse que la notion et l’existence d’une puissance absolue et incompréhensible sont impliquées dans les données de la conscience. Il n’est en droit d’affirmer que l’existence de « possibilités permanentes de sensation ». Il ne faut voir, dans cette théorie malencontreuse de Spencer, qui ne fait pas du reste partie intégrante de son système, qu’un reste de cette métaphysique allemande, dont les rejetons appauvris ont été artificiellement transplantés et achèvent de mourir sur le sol anglais.

Weissenhorn : Les Théories nouvelles sur l’espace et les Axiomes géométriques. L’auteur passe en revue les diverses théories qui se sont produites depuis Bolyai et Gauss sur la géométrie imaginaire. Les écrits d’Helmholtz et de Benno Erdmann sont surtout l’objet de sa critique. « La théorie d’Erdmann ne diffère, en somme, de celle de Kant, qu’en ce que le dernier semble mettre l’intuition de l’espace sur le premier plan, tandis que Erdmann, sans doute par amour pour les idées de Riemann, la rejette au second plan, et insiste surtout sur le concept logique de l’espace. »

Benno Erdmann : Prolégomènes de Kant à toute métaphysique future, nouvelle édition, enrichie de commentaires historiques. Leipzig, chez Voss, 1878. D’après l’introduction de Benno Erdmann, les modifications apportées à la seconde édition de la Critique de la raison pure, étaient une réponse aux attaques des critiques de Gottingue, et n’avaient pas d’autre but que de concilier, avec les résultats de l’analytique, l’existence des choses en soi, que la première édition n’avait jamais contestée sans doute, mais qu’elle établissait d’une manière insuffisante. S’aidant des indications fournies par Kant lui-même et contenues dans les manuscrits de Dorpat, Benno Erdmann croit pouvoir démontrer que l’influence de Hume ne s’est fait sentir sur Kant qu’après la lettre à Marcus Herz de 1772, et que Kant se considérait non comme l’adversaire, mais comme le continuateur de Hume.




Zeitschrift für Philosophie und philosophische Kritlk.
(4e livraison, 1877. — 1re et 2e livraison, 1878.)

Théodore von Varnbuler : L’Etre pur. Synthèse organique ou schéma. Sous ce titre, assez obscur au premier abord, l’auteur se demande quels sont les éléments essentiels, constitutifs de l’être pur, abstraction faite de tout ce qui le différencie. Ce n’est pas une définition arbitraire, nominale, schématique en un mot, comme celle de Spinoza par exemple, mais une définition réelle, organique, synthétique, qu’il s’agit de trouver. Varnbuler croit l’avoir rencontrée. L’être pur, selon lui, c’est l’identité de la pluralité et de l’unité. Et cette identité se