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système cérébro-spinal, il y a cependant dans les divers animaux de grandes différences dans le degré d’organisation de ces mouvements dans les ganglions inférieurs et dans leur indépendance relative par rapport aux centres supérieurs. Cette indépendance est à son plus haut degré chez la grenouille et le pigeon, à son moindre chez le singe et l’homme. — De là les différences marquées que nous observons dans les divers animaux au point de vue du résultat de la destruction des hémisphères cérébraux. »

Cependant, « même chez les animaux dont les facultés motrices ne semblent pas souffrir d’une manière permanente des lésions destructives des centres moteurs des circonvolutions, on peut prédire qu’il doit y avoir une paralysie de ces mouvements qui impliquent l’intervention de la conscience et qui ne sont pas organisés d’une manière automatique. C’est ce qu’a vérifié Goltz sur les chiens. Il a trouvé que la patte d’un chien n’est pas paralysée d’une manière permanente, comme organe de locomotion, après la destruction de l’écorce, mais qu’elle reste paralysée pour toutes les actions où elle sert de main. »

Voyons maintenant quels résultats a donnés la pathologie humaine.

Lésions des lobes frontaux [F 1, F 2, F 3, moins la partie postérieure de ces circonvolutions qui se continue avec la circonvolution centrale antérieure (A) (fig. 1]. — De tous les faits publiés se dégage cette conclusion que les lésions de cette région ne s’accompagnent d’aucun trouble du mouvement ou de la sensibilité (toucher, vue, ouïe, goût, odorat). Les fonctions intellectuelles ont été mal étudiées. Cependant des observations mentionnent un état particulier, soit d’hébétude, soit d’instabilité. Ainsi, un malade de M. Lépine « paraît comprendre à peu près ce qu’on lui dit, mais on a beaucoup de peine à obtenir de lui quelques paroles. Il s’assied dans son lit quand on le lui commande… Si on le fait lever, il peut faire quelques pas soutenu par des aides. La sensibilité est intacte[1]. »

De son côté, Crichton Browne signale au début de la paralysie générale, où les lésions occupent principalement les régions frontales, « un état d’inquiétude et de légèreté d’esprit, avec perte de l’attention, qui alterne avec de l’apathie et de l’assoupissement. »

On se rappelle que, se fondant sur ses expériences sur les singes, M. Ferrier avait fait des lobes antérieurs le centre de l’attention.

2° Régions motrices [comprenant les circonvolutions représentées par les lettres A, B, P¹, et la partie postérieure de F 1, F 2, F 3 (fig. 1), et enfin, sur la partie interne des hémisphères, le petit lobule désigné par les lettres A et B (fig. 2).]

Les symptômes moteurs liés aux lésions de ces parties sont caractérisés par des paralysies ou des convulsions.

Les paralysies portant sur toute une moitié du corps sont représentées par des altérations étendues de la substance corticale du côté

  1. Revue mensuelle de médecine, etc., p. 862, 1877.