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périodiques. — Philosopische Monatshefte.

l’unité de la conscience, l’unité de toutes les âmes, l’omniprésence de chaque âme particulière dans les diverses parties du corps qu’elle anime, l’exercice de facultés déclarées indépendantes de l’organisme, comme la pensée abstraite, la volonté morale et la mémoire : tous ces arguments traditionnels du spiritualisme sont analysés par Plotin, comme des faits d’expérience psychologique indiscutable,. Sans doute la critique de notre temps ne permet pas de les accepter sans de graves réserves. Il n’en reste pas moins au génie de Plotin l’honneur d’en avoir le premier tenté l’exposé méthodique et complet.

La philosophie dans son histoire : 1° Psychologie par Harms (Berlin, Grieben, 1877). — L’auteur veut faire servir l’histoire et la critique des systèmes au développement de la doctrine philosophique. Dans le présent volume, après une première partie consacrée à l’examen des principales définitions et divisions qui ont été proposées de la philosophie aux diverses époques, il passe en revue les théories philosophiques des différentes écoles, depuis les premiers siècles* de la spéculation grecque jusqu’à l’époque présente. L’ouvrage se recommande par la solidité de l’érudition, la sagacité de la critique, l’originalité de la pensée, et le mouvement et la chaleur du style. L’exposé et l’examen de la psychologie de Descartes, de Spinoza et de Leibniz sont parmi les meilleures parties du livre. Depuis Kant, Harms distingue trois directions dans la psychologie allemande : celle de Schleiermacher, qui voit dans la psychologie la science des facultés de l’âme ; celle de Fichte, de Schelling, de Hegel et de Schopenhauer, qui cherche à déduire de l’idée ou de la fin de l’âme les phases progressives de l’évolution qu’elle traverse dans l’histoire ou dans l’individu ; enfin celle de Herbart, qui la réduit à n’être qu’une mécanique des représentations. Toutes les sympathies de l’auteur sont pour les deux premières écoles : il soumet à une critique impitoyable la psychologie de Herbart.

Principes d’une philosophie de la technique, par E. Kapp (Brunswick, chez Westermann, 1877). — L’industrie n’est pas moins que la science et l’art l’une des expressions les plus manifestes du génie de l’homme. De même qu’on a écrit la philosophie de la science et de l’art, il importe de construire celle de l’industrie. C’est à cette entreprise que s’est voué Kapp, l’auteur estimé d’une géographie universelle comparée, qui en est à sa seconde édition. L’étendue du savoir positif s’allie chez lui à la pénétration du penseur ; et son livre mérite d’être consulté par tous ceux qui s’intéressent à la coordination et à la critique philosophique des concepts de la vie pratique.

Les Éléments de la métaphysique, par Paul Deussen (Aix-la-Chapelle, chez Mayer, 1877). — Il est assez curieux de voir un livre destiné aux élèves de l’École polytechnique d’Aix-la-Chapelle, se proposer uniquement le commentaire, disons mieux, la glorification de la métaphysique de Schopenhauer, l’ennemi par excellence de tout enseignement officiel de la philosophie.

Sur la déduction de la loi psychologique, par A. Stadler. — Il