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périodiques. — Philosopische Monatshefte.

Sur les limites de l’explication mécanique de la nature, par G. von Hertling. — L. Weiss s’associe à la vive et habile polémique dirigée par l’auteur contre les prétentions dogmatiques du mécanisme, mais regrette qu’il ne se prononce pas d’une façon décidée, et dans le sens de l’idéalisme hégélien, sur l’essence de l’esprit humain, sur l’autonomie absolue de la personnalité, sur les rapports de la croyance et de la science, de la religion et de la philosophie.

Sur la philosophie de Leibniz : 1° Leibniz et Baumgarten, par Johannes Schmidt (Halle, 1875) ; 2° Psychologie de Leibniz, par Kirchner (Gotha, 1875) ; 3° Leibniz, sa vie et sa pensée, par le même (ibidem), — Le premier de ces écrits contient l’analyse des deux traités de Baumgarten sur l’esthétique et montre qu’ils ne sont que le développement des idées contenues en germe dans les rapides, mais si profonds aphorismes de Leibniz sur l’esthétique. L’activité littéraire de l’Allemagne du xviiie siècle ne fut pas non plus sans influence sur les idées de Baumgarten ; et ce philosophe lui-même s’était exercé à la poésie avant d’en essayer la théorie. Les recherches de Schmidt confirment et complètent heureusement les vues de Lotze. Il serait à souhaiter qu’un travail semblable fût entrepris sur les théories de Sulzer, d’Eschenburg et surtout de Mendelsshon, qui servent d’intermédiaire entre Baumgarten et Kant. — Des deux écrits de Kirchner, le premier entreprend d’expliquer et de justifier, non sans quelques confusions regrettables, la monadologie de Leibniz par les nouvelles théories de la science. Kirchner néglige pourtant, par un oubli inexplicable, de citer le passage célèbre des nouveaux essais (6e  chapitre du troisième livre), où la doctrine de la descendance se retrouve en traits incontestables, et que des Leibniziens, comme Maupertuis et Robinet, ces précurseurs de Lamarck, n’ont certainement pas ignoré. Le second opuscule de Kirchner est une sorte d’anthologie des pensées leibniziennes sur les sujets les plus divers, qui fait honneur à l’érudition et à l’intelligence philosophique de l’auteur.

Sur la théorie de la mémoire et du souvenir, par Böhm. — L’auteur, qui s’est déjà fait avantageusement connaître par un savant mémoire sur « r la théorie de la conscience, » entreprend dans cette nouvelle étude la critique des théories régnantes en psychologie sur la mémoire, et propose une explication, dont les récents travaux de la physiologie nerveuse fournit les principaux éléments. Böhm se rallie sans réserve aux principes et à la méthode de la psychologie physiologique, et se propose de marcher sur les traces de Wundt. Comme ce dernier, du reste, il professe en métaphysique l’idéalisme le plus décidé, qui n’admet aucune autre existence que celle de l’esprit, et pour qui la matière n’est qu’une pure illusion. Il n’en soutient pas moins que l’explication scientifique des phénomènes psychologiques doit être demandée à la physiologie, et que l’observation de conscience, bonne pour la constatation des faits, est absolument impuissante à en