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La loi du triple accord de la succession, du contact et de l’action réciproque dans le monde organique et social en général. — La succession, le contact et l’action réciproque de la substance intra-cellulaire sociale. — L’accord de la succession, du contact et de l’action réciproque dans les mœurs, les usages et les rapports juridiques, dans la communauté organique et sociale. — La loi du développement social. — La loi de l’obstacle et la secousse sociale. — La lutte pour l’existence et la conservation de l’espèce. — La loi de la conservation de l’espèce et la loi des migrations. — La loi du progrès et du retour social, réactionnaire, conservatrice, libérale et radicale. — La vérité dans la philosophie. La philosophie de l’histoire. — La science sociale de l’avenir et le christianisme. — Mathématique sociale. — Physique sociale dans sa signification réelle. — Analogies chimiques. — Psychophysique sociale. — L’élasticité psychophysique du système nerveux social. — La transformation psychophysique entre le système nerveux social et la substance intra-cellulaire, etc., etc. — En attendant les preuves de l’auteur, nous sommes donc forcés de choisir parmi les questions particulières une dissertation qui ne soit pas le corollaire des assertions du 1er  volume.

On peut se faire aisément une idée de ce qui est considéré par M. Lilienfeld comme la « vérité en philosophie ». De consciencieuses traductions et de compétentes analyses ont mis le lecteur français au courant des polémiques qui-agitent l’Allemagne sur l’avenir du christianisme, du catholicisme et du protestantisme libéraux. L’influence des conditions physiques et chimiques sur la société n’est contestée par personne. C’est ainsi qu’on a pu dire qu’une masse nerveuse cérébrale qui est quatre fois celle de tout le reste des organes céphalo-rachidiens est exigée pour les manifestations psychologiques de l’homme, et qu’on a constaté sous les tropiques ou dans l’expédition de Russie que les extrêmes de température contribuent à la propagation du suicide. C’est ainsi que Gratiolet a prétendu prouver que l’homme le plus homme était celui chez lequel l’occupation de la vertèbre frontale par le cerveau était à la fois plus apparente et plus complète, que les recueils classiques accusent une diminution dans le poids du cerveau de l’aliéné, qu’enfin, à en croire les mangeurs de haschich et d’opium, l’action psychologique de ces mélanges serait caractérisée par une surexcitation des sentiments de bienveillance et de charité : fait intéressant qui a le mérite de nous montrer, à côté de la connexion intime du pathologique et du normal, une influence psychique spéciale du poison. Il est inutile d’insister sur ces faits ; leur nombre prouve suffisamment que l’importance sociologique des conditions physiques et chimiques prises dans le plus large sens du mot est devenue thèse banale.

Un chapitre de beaucoup le plus intéressant, est celui que l’auteur consacre à la valeur et à la portée de la méthode mathématique en général et de la statistique en particulier. Tout le monde sait que l’importance de la statistique dans les sciences expérimentales a été vivement discutée. Parmi les médecins, les uns, admettant l’existence de faits