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ÉTUDES NOUVELLES

DE

PSYCHOLOGIE COMPARÉE[1]



Dégager ce qu’il y a de commun dans toutes les manifestations de l’intelligence, tel est le but de la psychologie comparée. La première condition de succès dans une pareille tentative est le rapprochement de tous les faits psychologiques, à quelque ordre qu’ils appartiennent. L’homme, avec toutes les différences que le sexe, l’âge, l’état normal ou pathologique, la race, le moment historique et le milieu social impriment sur les manifestations de sa vie psychique, est en ce moment l’objet d’une vaste enquête scientifique dont aucun résumé individuel, aucun manuel ne peut donner une idée. Concurremment, un travail analogue se poursuit sur les facultés mentales des animaux, et, comme les barrières entre le règne animal et le règne végétal sont de plus en plus ébranlées, on est amené à chercher les dernières dégradations ou les premières lueurs de la sensibilité jusque dans les plantes elles-mêmes. C’est un mérite des deux ouvrages que nous analysons de n’avoir pas reculé devant cette nécessité. Tous les deux étudient l’instinct dans ses rapports avec l’intelligence d’une part, d’autre part avec les mouvements organiques, cherchant ainsi à embrasser tous les éléments du problème sous une même vue générale.


I


J. Tissot, qui est mort l’année dernière, à Dijon, après une carrière d’écrivain très-longue et très-productive, a eu de tout temps comme philosophe un double caractère. Traducteur de Kant, il était ferme-

  1. J.Tissot : De l’Intelligence et de l'Instinct dans l’homme et dans l’animal ; Paris. Maresq aîné, lib.-éd., 1878. — Tito Vignoli : Della legge fondamentale della Intelligenza nel regno animale. (Bibliothèque scientifique internationale) ; Milan, Dumolard frères, édit., 1877.