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périodiques.La filosofia delle scuole italiane.

De la Psychologie de Kant, par T. Mamiani. — Celui-ci continue à relever les erreurs psychologiques de Kant. Nous avons analysé le livre qu’il a consacré expressément à cette réfutation et dont le présent article n’est que. le développement plus analytique. Voici du reste les propositions de l’auteur. 1° Kant pense à tort que l’on puisse entendre et posséder la notion des choses, bien qu’elles nous restent inconnues en fait et inconnues de tout point. 2° Il méconnaît l’acte de conscience dans ses éléments constitutifs et ainsi nie l’appréhension de notre moi substantiel. 3° Il méconnaît l’acte de perception et ainsi nie l’appréhension du monde extérieur, faute de saisir la doctrine de la passivité et de la conjonction des deux substances (moi et non-moi). 4° Il méconnaît la vraie essence des jugements analytiques et par conséquent celle aussi des vérités nécessaires. 5° Il présente une doctrine hésitante et insuffisante sur les idées générales. 6° Il ignore en partie et en partie méconnaît la nature et l’efficace du postulat souverain de toute connaissance. Il nie de la sorte la nécessité de l’objet éternel des idées. 7° Il lui est, pour ces raisons, impossible d’échapper au paralogisme dans son exposition et sa démonstration de la raison pratique.

L’Idée panthéistique dans les temps modernes. — L’auteur anonyme pense que Malebranche est au fond et dans son système définitif aussi panthéiste que Spinoza ; que de la création il ne conserve que le nom et supprime entièrement la chose ; que le théologien a en lui gêné le philosophe, sans l’empêcher cependant de parvenir, bien que malgré lui, aux conséquences ultimes de ses déductions.

Une traduction d’un Dialogue d’Eschine le philosophe, par le professeur Acri, et quelques Notes sur le darwinisme, où l’on continue à recueillir de diverses mains, comme dans les numéros précédents, des objections contre le système de l’évolution.

Bibliographie. — Éléments de philosophie à l’usage des lycées, par F. Fiorentino. Ce livre est traité assez sévèrement ; mais on sait qu’il y a quelque animosité entre les partisans de l’idéalisme tempéré, dont la Filosofia delle scuole italiane est l’origine, et l’école néo-hégélienne, qui a pour chef M. Fiorentino. — Die Forschung nach der Materie, par Johannes Huber. Huber appartient au groupe munichois de philosophes à tendances chrétiennes, Carrière, Froschammer, etc. (Voir notre numéro de février.) — La Questione sociale, par Pietro Ellero. Nous avons signalé ce livre dans notre numéro d’août 1876. — Una Nuova Espositione del sistema dello Spinoza, par le professeur Acri. C’est celui qui sert de cible la plupart du temps aux spirituelles malices de M. Fiorentino. La Revue, dont il défend imprudemment la cause, s’est vue obligée de le tancer elle aussi au sujet de la violence de son langage et de la frivolité de ses attaques contre le même Fiorentino. Nous n’avons pas idée en France de ce genre de productions philosophiques ; Spinoza n’est ici qu’un prétexte ; l’unique objet de l’auteur est de malmener son adversaire, bien qu’il déclare au début qu’il lui adressera un mot à peine çà et là, « comme un mort à un mort, une ombre à une ombre, une intelligence pure à