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NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES


G. J. Romanes. De l’Evolution des nerfs et du Système nerveux, traduit par M. Rodier. Paris, Masson, 1878.

On sait que, dans un chapitre important de ses Principes de psychologie (t. I, 5e  partie), M. Spencer a essayé d’expliquer le développement du système nerveux. « II suppose qu’au début, à l’état naissant, les tissus conductifs, ou fibres nerveuses rudimentaires, se différencient du tissu contractile ambiant ou protoplasma homogène, par un procédé d’intégration dû uniquement à l’usage ; » que cette différenciation se fait par la propagation des ondes d’excitation suivant la ligne de la moindre résistance, et que, lorsque les c lignes offrant une résistance comparativement moindre au passage des impulsions moléculaires ont été ainsi organiquement établies, elles doivent tendre à devenir de plus en plus définies par un usage constant, jusqu’à ce qu’elles deviennent désormais les canaux habituels de communication entre les parties de la masse contractile à travers laquelle elles passent. »

C’est la confirmation expérimentale de cette théorie que M. Romanes a voulu donner dans une conférence qu’il a faite à Royal Institution et qui a été traduite en français par M. Rodier.

Les recherches de M. Romanes ont porté principalement sur une espèce de méduse, l’aurelia aurita, sur laquelle il a cru découvrir le secret du développement des nerfs. Il y a, à la périphérie de l’ombrelle de cette méduse, un certain nombre de ganglions d’où partiraient des nerfs (lignes de tissu diférencié) qui, d’abord plus ou moins nettement délimités, finiraient par s’éparpiller en un réseau à mailles serrées qui se répandrait au milieu de la masse contractile. Sous l’influence des ganglions, l’ombrelle est parcourue par des ondes contractiles rhythmiques qui continuent à se produire même lorsque l’on enlève tous les ganglions à l’exception d’un seul. Mais, si ce dernier est enlevé à son tour, les contractions cessent.

D’autre part, si l’on découpe l’ombrelle de manière que toutes les parties restent cependant en continuité les unes avec les autres, et si un ganglion est conservé, les contractions rhythmiques ne disparaissent pas, ce qui tient à ce que leur propagation se fait par les mailles du réseau nerveux qui représentent autant de lignes de décharge. Dans certaines conditions, néanmoins, les contractions cessent, et alors on