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périodiques. — Zeitschrift für Völkerpsychologie.

heureuse introduction aux travaux de Paulsen et de Riehl sur le même sujet. L’ouvrage, divisé en quatre parties, détermine successivement en quoi diffèrent et en quoi se rapprochent des définitions adoptées définitivement dans la période critique les concepts développés dans les premières œuvres de Kant. La distinction des jugements analytiques et des jugements synthétiques, celle du principe de raison suffisante et de la notion de cause ; la notion psychologique du moi et les postulats pratiques, les concepts de l’espace et du temps ; l’opposition de l’a priori et de l’a posteriori, de l’intuition et de la notion logique : telles sont les intéressantes questions sur lesquelles Cohen interroge les ouvrages écrits par Kant pendant la période antécritique.

H. Siebeck : L’Essence de l’intuition esthétique. — Siebeck définit la beauté un analogue de la personnalité. Bien que cette définition puisse paraître insuffisante, la définition et la classification des divers arts, les fines considérations sur l’essence de l’aperception esthétique, sur la part qui revient à la conscience psychologique dans les diverses espèces de la jouissance artistique, le tableau final où l’auteur, après Carrière, nous décrit le développement historique des facultés esthétiques dans l’humanité, font du livre de Siebeck une lecture des plus attachantes et des plus instructives.


La Revue philosophique a déjà entretenu plusieurs fois ses lecteurs des travaux qui ont été faits, dans ces derniers temps, sur les localisations cérébrales. Dans son numéro du 1er février 1877 (p. 185-195), elle a donné une analyse étendue de l’ouvrage de Ferrier sur les Fonctions du cerveau, d’après le texte anglais qui venait de paraître. Ce livre vient d’être traduit en français (Paris, Germer Baillière et Cie, in-8o). C’est le travail le plus complet qui existe sur la question des localisations, et plusieurs chapitres offrent un intérêt tout particulier à ceux qui s’occupent de psychologie. Nous les leur signalons dès à présent, en nous réservant d’y revenir bientôt avec plus de détail.


La statue de Stuart-Mill, dont nous avons déjà parlé, vient d’être inaugurée à Londres, près de la station du Temple.


M. Laffitte et les positivistes appartenant à son école vont mettre à exécution le projet de Revue occidentale autrefois conçu par A. Comte. Cette revue paraîtra tous les deux mois et contiendra : 1o Une appréciation du mouvement politique, social et intellectuel accompli dans les deux mois qui l’auront précédée ; 2o Une série de travaux originaux dus au concours des positivistes occidentaux ; 3o Une reproduction des actes officiels émanant de la direction du Positivisme.