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ANALYSESs. a. byk. — Die vorsokratische Philosophie.

idée si l’on n’envisageait que ce côté, si même on donnait trop d’attention à nos réflexions. La partie historique et positive, ne l’oublions pas, est l’objet principal, et elle mérite tous les éloges que les juges les plus compétents lui ont décernés. Nous n’aurions à notre tour qu’à les répéter et à nous associer, à louer la fidélité et la clarté lumineuse de l’exposition, la sagesse, la justesse et la profondeur de la critique, l’étendue et l’abondance d’une érudition exacte et sûre d’elle-même, sans cesse en commerce direct avec les véritables sources. Il faut ajouter la richesse des aperçus de détail répandus dans les notes. Le livre offre, aussi, un trésor inappréciable de textes les mieux choisis des auteurs. Réunies au bas des pages, elles dispensent le lecteur d’une multitude de recherches difficiles et qui souvent ne sont pas à sa portée. Sous ce rapport, également, cette publication sera hautement appréciée de quiconque s’intéresse à la philosophie ancienne.

Ch. Bénard.

S. A. Byk. — Die Vorsokratische Philosophie in ihrer organischen Gliederung (la Philosophie antèsocratique dans son enchaînement organique), Leipzig, Moritz Schäfer, deux parties. 1876-1877.

On sait combien il est difficile de marquer la suite et l’enchaînement des systèmes de la philosophie grecque avant Socrate, et combien aussi est délicate la tâche de les reconstruire. On n’a qu’à comparer les historiens de la philosophie ancienne pour voir quel est, à ce sujet, leur embarras, quel désaccord existe entre eux quand il s’agit de classer les écoles et d’établir les rapports véritables de ces systèmes, dont nous n’avons que des fragments. Les sources ou les documents dont l’historien dispose, de plus, sont insuffisants ; mais la raison principale est la nature même de ces premiers essais de la spéculation philosophique. La confusion est inévitable dans ces débuts de la pensée humaine. Les lignes qui séparent ces doctrines sont indécises. Il n’en est pas comme des œuvres d’une réflexion plus tardive et plus mûre, d’une raison plus sûre d’elle-même dont les pas se sont affermis, qui a une conscience claire de sa méthode et de ses résultats. Le lien logique qui unit les parties au tout, dans ces systèmes, n’est pas aussi facile à reconnaître. Il n’est pas néanmoins défendu de le chercher, de s’attacher à suivre ce fil caché qui relie entre elles ces doctrines, à marquer leur suite et leur développement.

C’est ce qu’a entrepris, dans son livre, M. Byk. « Le but qu’il se propose, comme il le dit dans sa préface, n’est pas de refaire ce que d’excellents travaux ont exécuté, quant à la partie positive ou matérielle. Mais la science a le droit de rétablir le rapport logique de ces doctrines. Si elle est parvenue à retrouver la logique des faits dans l’histoire, pourquoi ne pourrait-elle pas reconnaître aussi la succès-