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ÉTUDES DE PHILOSOPHIE INDIENNE


LE SYSTÈME VÉDÂNTA[1]

II. — Les dogmes. — Le non-être.

§ I. — Le relatif dans les Upanishads.

Nous avons vu dans l’article précédent que, dans les principales et les plus anciennes Upanishads, l’univers matériel est considéré comme un des modes de l’être ; c’est l’être relatif, issu et dépendant de l’être absolu.

En général, les auteurs des Upanishads ne paraissent pas s’être préoccupés d’expliquer comment l’esprit peut donner naissance à la matière, comment l’infini en durée et en étendue est capable de produire des créatures limitées et périssables, comment l’universalité arrive à engendrer les individualités multiples. Ce sont autant de problèmes qu’ils n’ont pas songé à résoudre, ou qu’ils ont négligés parce qu’ils leur ont paru insolubles. Ils se sont bornés, en conséquence, à rapporter le fait de la création, tel, ou à peu près, qu’il leur était fourni par la mythologie courante, sans essayer d’en donner la raison. Cette façon superficielle d’envisager le grand problème de l’origine des choses sensibles et de leur rapport avec la cause supérieure aux sens dont elles sont supposées procéder limite notre tâche à la reproduction ou à l’analyse des principales théories cosmogoniques qu’on rencontre dans les Upanishads.

L’une des plus anciennes et des plus remarquables par certaines analogies qu’elle présente avec le récit de la Genèse se trouve dans la Brihad-Âranyaka Upanishad, I, 4, 1-7. Nous allons en rapporter les passages les plus importants :

  1. Voir le n° de décembre dernier de la Revue philosophique.