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intelligent de l’écriture d’un homme qui l’est moins, même dans le cas où le contenu du texte ne peut le guider absolument en rien. C’est ma réponse aux critiques de M. Borel. Je néglige le calcul du pourcentage d’erreur, qui varie selon une foule de circonstances ; l’essentiel est que ce pourcentage, toujours inférieur à celui du hasard, démontre que le graphologue perçoit bien l’intelligence dans la forme graphique, quand aucun indice autre que cette forme graphique ne lui fournit une suggestion utile.

2° Les caractères graphiques de l’intelligence dépendent, dans une mesure appréciable, non seulement de l’intelligence personnelle du scripteur, mais encore de la condition sociale.

3° L’art du graphologue, malgré son caractère intuitif, souvent irraisonné et inconscient, peut s’apprendre, puisque nous avons vu que des enfants d’école, après avoir reçu une leçon élémentaire de graphologie, deviennent capables de mieux reconnaître l’intelligence dans l’écriture.


Alfred Binet.