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a. herzen. — échauffement des centres nerveux.

de quelques muscles de la tête. Chez les animaux sur lesquels on avait fait antérieurement des expériences sur l’odorat et sur la sensibilité cutanée, la déviation produite par le son était toujours dans le même sens que celle produite par ces deux excitations. — Si l’on répétait, à courts intervalles, c’est-à-dire toutes les six ou huit minutes, le même coup de sifflet aigu, la déviation du miroir était toujours plus forte la première fois ; au second coup de sifflet, elle était encore considérable, et quelquefois ne le cédait pas en étendue à la première ; à la troisième répétition, il y avait diminution évidente, à la quatrième plus évidente encore, et ainsi de suite, jusqu’à ce qu’enfin il n’y eût plus qu’une oscillation d’environ deux degrés. Mais, si le premier coup de sifflet avait réveillé de légers mouvements dans quelques muscles de la tête, ces mouvements ne perdaient rien de leur énergie, au moins jusqu’au sixième ou septième coup de sifflet. Cette expérience importante trouvera une confirmation plus significative encore, dans les observations sur les poulets, qui seront rapportées plus bas. »

Excitations de la vue. Ces expériences se divisent en deux séries : dans la première, à un moment donné, l’on dirigeait sur les yeux de l’animal les rayons d’un héliostat. Au même instant, le miroir déviait brusquement, mais seulement de quatre à huit degrés. J’avoue, dit M. Schiff, que je m’étais attendu à une déviation plus forte, mais la rapidité avec laquelle elle survenait, l’instantanéité avec laquelle l’action de la lumière la provoquait, ne pouvaient pas laisser le moindre doute sur sa production immédiate par la forte impression visuelle.

La seconde série a été faite tout entière sur un chien, « le seul parmi un assez grand nombre de sujets essayés, qui se soit tenu suffisamment tranquille lors de la première excitation. On se plaçait à peu de distance de l’animal, avec un parapluie fermé et dirigé vers ses yeux. Dans cette position on attendait le repos du miroir. Quelques minutes après que le galvanomètre s’était fixé, on ouvrait rapidement le parapluie. Lors de la première expérience, faite le cinquième jour après l’introduction des aiguilles thermo-électriques, l’animal ne fit d’autres mouvements qu’avec le bulbe de l’œil et les paupières ; néanmoins il survint une forte déviation du miroir, comprenant seize degrés de l’échelle… Immédiatement après, on refermait le parapluie ; l’animal restait toujours immobile… Au bout de huit ou dix minutes, le miroir étant retourné à peu près au zéro, ou du moins ayant repris son immobilité, on rouvrait le parapluie. Aussitôt il survenait une autre déviation, qui généralement ne le cédait guère en étendue à la première ; deux ou trois fois cependant,