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périodiques. — The journal of spéculative philosophy.

plaisir dérive d’un maximum d’action avec un minimum de perte. » Il rejette la doctrine qui regarde le plaisir comme la négation de la douleur (pessimisme) et la douleur comme la négation du plaisir (optimisme). Le plaisir et la douleur sont deux choses déterminées. C’est ce que la mythologie Scandinave a exprimé eh représentant Odin, le dieu de l’effort, comme accompagné par ses deux frères Vili et Ve (Wohl et Weh, dans l’allemand moderne).


Janvier 1877. Ce numéro ne contient que deux articles originaux ayant une valeur philosophique :

J. Watson. La Relativité de la connaissance : examen de la doctrine soutenue par Herbert Spencer, en particulier dans ses Principes de Psychologie (2e  édition. Tome II. 7e partie.) Étude sérieuse et approfondie. L’auteur pose en principe que l’empirisme et l’idéalisme dogmatique s’accordent à dénier la connaissance réelle et à affirmer que toute connaissance est relative ou phénoménale. Il distingue dans l’histoire de l’idéalisme dogmatique trois périodes : la première représentée par Descartes et son cogito, dont le défaut est de donner trop peu d’importance au monde ; la seconde représentée par Jacobi qui substitue l’absolu à la pensée comme principe universel ; la troisième, par Herbert Spencer. « La connexion historique de son système avec celui de Hamilton est bien connue, et Hamilton, c’est Jacobi rendu clair, comme Jacobi c’est Descartes développé à travers Spinoza. » — L’auteur discute la théorie de Spencer sur le Postulat universel (voir l’ouvrage cité, 7e partie, ch. xi) et soutient que ce postulat est l’axiome logique d’identité, lequel formule simplement la condition de la connaissance, mais ne peut servir de critérium de la vérité objective. — Il discute aussi sa théorie du « réalisme transfiguré » et sa thèse générale de la relativité de la connaissance. Tout produit de la pensée implique un rapport,l’absolu étant en dehors de toute relation ne peut être pensé : telle est, dit M. Watson, la conclusion logique à laquelle M. Herbert Spencer devrait aboutir. Il est enfermé dans ce dilemme : ou bien l’être en soi est en dehors de la pensée, et par conséquent on ne peut savoir qu’il existe ; ou bien il est dans la pensée, on sait qu’il existe, mais il n’est plus l’être en soi. — M. Herbert Spencer conclut au contraire : que l’être en soi existe, parce qu’il ne peut être connu.

L’esprit dort-il jamais ? par E. M. Chesley. Question intéressante que l’auteur résout par l’affirmative ; malheureusement il s’appuie sur des considérations purement spéculatives, des déductions, des analogies vagues, des hypothèses sur la nature de l’esprit, là où une bonne observation aurait eu beaucoup de poids et de valeur. Il veut qu’il y ait dans l’âme une vie réelle et essentielle qui ne s’arrête jamais et dont l’état de veille n’est qu’un accident.


La Revue américaine contient en outre diverses traductions : Le fondément de l’induction, de J. Lachelier. — La morale de Kant. —