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La revue bibliographique, en ce qui concerne la philosophie, est consacrée presque entière à des ouvrages qui ont été étudiés ou seront étudiés prochainement dans la Revue philosophique.


THE JOURNAL OF SPECULATIVE PHILOSOPHY.

(Saint-Louis. États-Unis).

Octobre 1876. La Psychologie de Beneke appliquée à l’éducation, par Karl Schmidt (article traduit de l’allemand). Étude intéressante et détaillée sur les doctrines psychologiques de Beneke et les contradictions qu’elles ont soulevées. Beneke distinguait deux espèces de facultés : les unes élémentaires, nées avec nous, susceptibles d’un développement continu ; les autres secondaires, nées de l’action du monde extérieur sur les précédentes (représentations, concepts, désirs, sentiments, volitions). Tout ce qui est entré dans l’esprit par le monde extérieur peut être séparé dans la conscience de ce qui est interne, et c’est par ce procédé d’abstraction que nous en venons à attribuer à l’esprit des pouvoirs tels que penser, imaginer, se souvenir, etc. — Sur cette psychologie, Beneke a établi un système d’éducation dont le principe fondamental consiste à nourrir tout d’abord l’esprit de l’enfant de faits et d’images originales et à éviter tout emploi prématuré des abstractions. — Les vues pédagogiques de Beneke ont trouvé faveur, en Allemagne, près de ceux qui s’occupent de ces questions. L’auteur de l’article présente un bon résumé de ces travaux et fait à son tour une critique de la psychologie de Beneke. Il reproduit aussi celle de Nahlowsky, faite au point de vue de l’école de Herbart, qui conclut en disant : « Que tout ce qui doit être conservé dans cette « nouvelle » psychologie n’est pas nouveau et que rien de ce qui est nouveau ne doit être conservé. »

M. Bayrhoffer sous ce titre : l’idée de l’esprit ou la phénoménologie interne de la matière, continue une étude dont nous avons précédemment parlé (tome I, p. 631). dans laquelle l’auteur s’efforçait de montrer que la matière consiste en une action réciproque de monades. Il arrive à cette conclusion « qui se retrouve sans cesse chez Schelling, Hegel et Gœthe, de l’identité de l’existence interne et de l’existence externe, de la nature et de l’esprit comme deux aspects d’une même substance. » « La nature engendre l’esprit et l’esprit retourne à la nature par l’art qui est une seconde nature. »

Note du Dr  Brinton sur le Plaisir et la Douleur, L’auteur pense que cet instinct de conservation personnelle qui est exprimé dans le passage célèbre de Spinoza : unaquœque res, quantum in se est, in suo esse perseverare conatur, peut se ramener à la nutrition ; et il soutient que « le plaisir est physiologiquement la qualité donnée à la sensation, par une activité nerveuse qui n’excède pas la nutrition. L’extrême