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périodiques. — Mind.

du mouvement et du repos, nous voyons que ce sont deux fonctions des forces coopérantes, l’une dynamique, l’autre statique. Nous les considérons comme deux corrélatifs appartenant à la sphère de la mécanique. De même la conscience et l’inconscience sont des corrélatifs appartenant tous deux à la sphère du sentir (sentience). L’inconscience s’oppose à la conscience comme une différence de degré, non comme un état purement physique à un état purement mental.

J. G. Macvigar. Les prétendues antinomies de la raison : article confus où il est question de l’éternité, du temps, de l’espace, de philosophes bouddhistes et dont il nous est impossible de tirer quelques conclusions claires. L’auteur semble vouloir établir contre Kant que les antinomies de la raison n’existent pas, mais qu’elles sont dues à un mauvais usage du raisonnement. Sans prendre parti pour la thèse de Kant, on peut affirmer que l’argumentation de M. Macvicar n’est pas de nature à la détruire.

L’article de M. Alfred Baratt sur La suppression de l’égoïsme est encore une discussion du livre et des articles de M. Sidgwick sur la morale. Ce livre, dit notre critique, aurait dû s’intituler : La méthode introspective en morale, car, en fait, M. Sidgwick part de l’hypothèse d’une faculté morale dont il refuse de chercher l’origine, sous prétexte que cette recherche historique ne rentre pas dans le cadre de la morale. C’est un tort, car en morale la discussion porte bien plus sur les axiomes que sur leur application pratique. M. Baratt soutient que la seule méthode scientifique pour traiter la morale est celle que M. Sidgwick a négligée — la méthode physique, qu’il ne se propose pas d’exposer dans Mind, mais qui repose sur ce principe, que la fin de toute action est le plaisir de l’agent ; que si l’agent est un organisme ou une société, ses actes soutiennent deux espèces de rapports — interne, externe. Sa moralité a donc deux aspects qui peuvent être appelés respectivement : loi de la santé ; loi de la conduite.

Sous le titre de Cram (action de bourrer, de gorger), {{sc|M. Stanley Jevons examine les reproches généralement adressés à cet abus des examens qui caractérise la société moderne. L’examen, dit-il, est pour le jeune homme l’anticipation des luttes de la vie : la vie n’étant qu’une longue série d’examens par compétition. Il expose sur l’éducation des idées analogues à celles qui ont été émises par Stuart Mill dans son fameux discours sur ce sujet.

M. Veitch achève son histoire de La Philosophie dans les Universités d’Ecosse dont il raconte l’époque brillante qui, commençant à Huthison, traverse Reid, Stewart, pour finir par Hamilton, Ferrier, Bain, etc.


La Westminster Review (janvier 1877) contient une assez longue étude, purement biographique, sur John Locke, d’après le récent ouvrage de Fox Bourne : The life of John Locke, 2 vol. London. 1876. —