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diatement vérifié. » Or, ce fait même de la double conscience, ce moi qui s’affirme comme autre que le non-moi, dont la nature n’est pas identique à la sienne, n’est pas percipi. « Nier cette déclaration subjective, comme le fait l’idéalisme, c’est commettre une subversio principii. »

M. John Veitch expose l’histoire de la Philosophie dans les Universités d’Ecosse depuis le moyen-âge jusqu’à la fin du xviiie siècle.

Nous signalerons encore l’article de J. Scot Hendersen sur La Métaphysique de lord Amberley qui ne présente pas un grand intérêt ; parmi les comptes-rendus critiques, l’étude de M. Robertson sur l’ouvrage de Ferrier dont nous avons parlé (The functions of the Brain) et un travail de M. James Sully sur la Vorschule der Æsthetik de Fechner. On y retrouve ce caractère de netteté et de précision propre à l’auteur et sa connaissance approfondie de l’esthétique allemande contemporaine. Fechner s’est proposé de préparer les voies à une construction systématique de l’esthétique : sa méthode va de bas en haut, contrairement au système qui prévaut généralement en Allemagne et suit l’ordre inverse.

Avril 1877. M. Ed. B. Tylor examine le premier volume de Principles of Sociology de Herbert Spencer. La compétence de l’auteur de The early history of Mankind et de Primitive culture sur les questions d’anthropologie primitive donne à son travail un intérêt tout particulier. Il s’est attaché à un seul point : le problème de l’évolution des doctrines religieuses et du culte. Il adresse à Spencer quelques critiques et objections de détail ; mais il est d’accord avec lui pour attaquer l’hypothèse d’Auguste Comte, « dont la doctrine sur l’origine de la religion est cependant dérangée par les recherches mêmes qu’elle a suscitées. M. Spencer, qui dans ses premiers Essais avait adopté la doctrine de Comte sur le fétichisme primitif, non-seulement la rejette actuellement en réduisant le fétichisme à un développement secondaire de la doctrine des esprits ; mais il attaque la thèse de Comte dans sa base même en discutant cette assertion que les enfants supposent sérieusement que leur poupée soit en vie. » C’est là, d’après Spencer, un procédé purement dramatique chez l’enfant. M. Tylor se félicite d’être d’accord sur la plupart des questions et des inductions avec un penseur si éminent.

Conscience et Inconscience, par G. H. Lewees. L’auteur continue à rejeter, comme il l’a fait dès longtemps, la théorie moderne de l’action réflexe, c’est-à-dire un essai d’explication de certains phénomènes moteurs par des principes purement mécaniques, sans la coopération de la sensation et de la volition. — Entre les états conscients, subconscients et inconscients, la différence est simplement une différence en degré de complication dans les processus nerveux. — Le subconscient rentre évidemment dans la sphère du sentir ; et l’on doit en faire de même pour l’inconscient, si l’on considère les modes suivant lesquels il se produit. — Si nous examinons donc la sphère objective, l’antithèse