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a. herzen. — échauffement des centres nerveux.

l’échauffement de l’un des points examinés, ou bien au refroidissement de l’autre ? « Quoique les expériences faites sur les troncs nerveux rendissent éminemment probable que la différence de température est due à un échauffement de celui des deux points comparés qui se trouve plus fortement excité par l’irritation sensible, cette probabilité ne pouvait pas nous suffire et nous avons cherché à en fournir la preuve directe. Sur des chats et des lapins, empoisonnés par le curare, nous avons découvert les hémisphères cérébraux dans le milieu de leur plus grand diamètre, et nous avons implanté l’une des aiguilles thermo-électriques dans le tiers médian de l’hémisphère droit, l’autre dans le tiers interne de l’hémisphère gauche. Puis nous avons irrité plusieurs points sensibles, soit de la moitié gauche, soit de la moitié droite du corps. Toutes ces irritations produisaient une déviation indiquant une température plus élevée dans l’aiguille en contact avec l’hémisphère droit. Ce résultat était-il dû à une élévation réelle de la température du tiers moyen de l’hémisphère droit, ou bien à un abaissement de la température du tiers interne de l’hémisphère gauche ? Pour décider cette question, nous avons besoin d’un nouvel élément qui va nous être fourni par le cervelet. Sur les mêmes animaux nous avons introduit les deux aiguilles dans différents points du cervelet, sans intéresser les corps quadrijumeaux ni la moelle allongée, et, chose remarquable, ni les irritations mécaniques, ni les irritations électriques du tronc ou des extrémités de l’animal n’ont produit une déviation du miroir. Il faut donc en conclure que le cervelet reste étranger à la conduction des impressions sensitives provenant du tronc et des extrémités. » — Si maintenant l’on répète l’expérience en fixant l’une des aiguilles dans le cervelet, dont la température ne varie pas, et l’autre au même point de l’hémisphère gauche du cerveau, on se convaincra que la déviation du miroir produite par l’irritation indique toujours une élévation de température dans le cerveau ; ceci nous autorise à affirmer que la déviation observée dans les expériences sur le cerveau est l’expression thermogalvanométrique d’un échauffement réel de l’un des deux points comparés, et de plus, « que l’élévation de température existe dans les deux points comparés du cerveau ; qu’elle existe dans le cas spécial dont il s’agit, dans la moitié gauche, et, à un degré encore supérieur, dans la moitié droite. C’est la différence entre ces deux échauffements, différence en faveur de l’hémisphère droit, qui nous a été révélée dans notre première expérience par la déviation de l’échelle.

Voici comment M. Schiff exprime le résultat général d’un très-grand nombre d’expériences semblables.