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périodiques. — Philosophische Monatshefte.

alliance de l’idéalisme et du réalisme, qu’il poursuit avant tout. Il ne songe dans son histoire à faire concurrence ni à Lotze, ni à Zimmermann, ni à Schasler ; et son livre, par la richesse des documents et des jugements, apporte un précieux complément à l’œuvre des autres historiens et théoriciens de l’esthétique.

IXe livraison. — Plotin und Schiller über die Schönheit, par Müller. — Le Dr  Müller, dont nous avons précédemment signalé avec intérêt un commentaire et une traduction de la 5e Ennéade, essaie un rapprochement curieux entre l’esthétique de Schiller, telle qu’elle ressort des Lettres sur l’éducation esthétique de l’homme, et les parties de la première et de la 5e Ennéade consacrées à l’analyse du beau, et dé la beauté intelligible. Le secret de l’analogie des deux doctrines se trouve aisément dans ce fait, que les deux philosophes expliquent également le monde par l’idée.

Essai historique sur le développement de la théorie Kantienne de la connaissance, par Paulsen. (Chez Fues. Leipzig, 1875.) Le critique Rehmke reproche à Paulsen de trop identifier avec la doctrine définitive de la critique la thèse inaugurale de 1770 « De mundi sensibilis atque intelligibilis forma ac principiis ; » mais admet avec Paulsen que Kant n’a pas cherché à fonder autre chose qu’un rationalisme critique ; et qu’il a été conduit à sa doctrine non pas, comme on le croit communément, par l’influence de la philosophie anglaise de Hume, mais par l’analyse de la théologie rationaliste et allemande de son temps.

Essai sur l’entendement humain, par David Hume, traduit et commenté par J. H. v. Kirchmann. (2e  édit. Leipzig, Koschny, 1875.) La bibliothèque philosophique, éditée par Kirchmann, fait honneur à l’infatigable activité, à l’intelligence philosophique de ce penseur. Mais il est évident qu’un seul homme ne peut suffire à tant de tâches différentes ; et que la traduction des principales œuvres d’Aristote, de Cicéron, de Bacon, de Grotius, de Descartes, de Spinoza, comme les commentaires de Platon et de Kant, trahissent, en certains endroits, la préparation forcément hâtive et incomplète de l’auteur. La nouvelle traduction de l’Enquiry concerning human understanding de Hume en porte, en plusieurs endroits, l’irrécusable témoignage.

Mechanismus und Teleologie par Todtenhaupt. — À propos de l’essai du Dr  Lasson, inséré dans les comptes-rendus de la société philosophique de Berlin, et dont nous avons rendu compte (n° d’août 1876), Todtenhaupt entreprend, à son tour, dans une dissertation laborieuse et assez obscure, la conciliation des causes efficientes et des causes finales.