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REVUE DES PÉRIODIQUES ÉTRANGERS




ZEITSCHRIFT FUER VOLKERPSYCHOLOGIE UND SPRACH
WISSENSCHAFT[1].


Publiée par Lazarus et Steinthal. (9e volume. 1er et 2e livraisons : 1876.)

Sur la philosophie de la Religion, par H. Steinthal. — Dans ce second article, Steinthal expose les principes généraux de sa philosophie religieuse, qui rappellent ceux du subjectivisme kantien. La doctrine de Lange ne diffère de la sienne que par des points peu importants. Sur l’esprit et sur la nature, Steinthal reconnaît qu’il était arrivé, avant la lecture du livre de Lange, à des conclusions identiques à celles de ce dernier. C’est que, comme Lange, il s’appuie avant tout sur la Critique de la raison pure.

Sur la philosophie de la religion de Stuart Mill : Étude de Paulsen. — Au xviie siècle, la théologie rationnelle se prétendait apte à démontrer les vérités de la religion naturelle ; et l’apparente réserve de Leibniz, que les vérités de la foi sont « non contra, sed supra rationem,  » conduisait à cette conséquence que la raison ne saurait être contredite par la foi ; et, par suite, peut servir à contrôler et à mesurer la vérité de cette dernière. Aux viiie siècle, la philosophie de Kant aboutit à une conclusion toute contraire, et nie absolument l’aptitude de la raison à prouver les vérités religieuses, comme l’existence de l’âme, l’immortalité, la providence. Mais la philosophie anglaise du xviiie siècle ne paraît pas sur ce point suivre l’exemple de la philosophie allemande ; et, malgré Hume, dont la critique impitoyable contre la théologie naturelle devance et prépare celle de Kant, les philosophes anglais demeurent fidèles aux inspirations du dogmatisme théologique, dont l’Analogy de Butler et la Natural Teology de Paley sont les plus parfaits modèles. C’est au livre de Stuart Mill, three Essays on Religion (1873), que revient le mérite d’avoir remis en honneur parmi ses compatriotes le point de vue de Hume et de Kant : mais il va plus loin

  1. Le but de cette publication, qui sera désormais régulièrement analysée, a été longuement exposé dans la Revue philosophique, décembre 1876.