Page:Revue philosophique de la France et de l'étranger, II.djvu/592

Cette page n’a pas encore été corrigée

582 REVUE PHILOSOPHIQUE

peut être renfermée dans les prémisses; et pourtant rien n'est plus certain. C'est ce qui se voit dès que Ton fait disparaître T in détermi- nation de la mineure. Sa formule nous apprend qu'il y a des savants athées et des savants non athées, et réciproquement qu'il y a des athées qui ne sont pas savants. Donc, puisque tous les athées sont hommes, il y a des hommes qui ne sont pas savants.

L'algorithmie a ainsi permis de tirer, par un procédé très-simple et surtout infaillible, une conclusion que la logique ordinaire ne dé- couvre qu'avec peine, ou que même elle ne parviendrait pas du tout à découvrir, si l'esprit humain ne sortait pas des règles étroites ùo elle tend à l'emprisonner.

��VI. De r emboîtement des jug^ements.

91 . DÉF. Nous entendons par jugement emboîtant celui dont le sujet ou le prédicat est lui-même un jugement. Ce dernier est dit emboîté. La relation entre le jugement emboîtant et le jugement emboîté s'appelle emboîtement.

Les jugements peuvent être simplement , doublement , triple- ment, etc. , emboîtants ou emboîtés. Exemples :

1 . La Ugne droite est le plus court chemin entre deux points.

2. Ce jugement (la proposition 4) est une définition.

3. L'assertion 2 est une erreur (par exemple, pour celui qui attribue à la proposition 1 les caractères d'un théorème).

4. Cette affirmation 3 a été démontrée.

5. L'U démonstration est évidente.

La proposition 5 est un jugement quadruplement emboîtant, et, par rapport à lui, la proposition 1 est quadruplement emboîtée.

Le sujet et le prédicat d'un jugement emboîtant peuvent être tous deux des jugements emboîtés. Exemple : Dire que des parallèles sont des droites ayant même direction, revient à dire que des droites qui ont même direction sont parallèles.

Généralement, le jugeaient emboîté est sujet.

Rem. 23. Parmi les prédicats qui peuvent être attribués à un jugement, il en est qui présente un intérêt particulier. Le jugement correspond ou ne correspond pas à la réalité, et, d'un autre côté, l'esprit lui accorde ou lui refuse son adhésion.

En fait, la coïncidence ou la divergence entre le jugement et la réalité est encore une conception de Tesprit; mais Fesprit n'admet pas que le réel ne soit pas, bien qu'il concède que ce qui lui appa- raît comme vrai puisse être faux. Je puis être certain que le monde

�� �