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VARIÉTÉS



DISCUSSIONS DE LA SOCIÉTÉ PHILOSOPHIQUE DE BERLIN

(Verhandlungen der philosophischen Gesellschaft zu Berlin (1875-76).

Parmi les nombreuses sociétés philosophiques qui se sont formées en Allemagne, deux surtout se recommandent à l’attention des lecteurs de cette revue : celle de Leipzig (philosoph. Verein), et celle de Berlin (phil. Gesellschaft). Dans les réunions périodiques, plus ou moins fréquentes, de ces sociétés se rencontrent les représentants les plus autorisés des diverses écoles. Les problèmes du jour, ceux que les découvertes ou les théories récentes de la science imposent plus particulièrement aux méditations des penseurs, deviennent tour à tour l’objet de débats contradictoires, où les différentes philosophies mesurent leurs forces, essaient la vertu comparée de leurs principes et de leurs méthodes. C’est ce qui fait l’intérêt que nous attachons aux comptes-rendus de la société philosophique de Berlin, que publient depuis bientôt deux ans les éditeurs des Monatshefte. Les numéros que nous avons sous. les yeux, nous montrent aux prises des hégéliens de l’ancienne et de la nouvelle école, comme les professeurs Michelet et Lasson ; des criticistes comme le Dr  Frederichs ; des réalistes, comme M. Kirchmann.


Prof. Lasson : Causalité et téléologie (Causalitat und Teleologie).

Dans un essai intitulé : Causalité et téléologie, M. Lasson expose les vues de l’école hégélienne sur un problème souvent agité depuis les dernières théories de la philosophie évolutionniste, et sur lequel le récent ouvrage de M. Paul Janet[1], les Causes finales, vient parmi nous de ranimer la curiosité et de renouveler la discussion. — M. Lasson établit, en quelques lignes d’une précision magistrale, les principes, la méthode et le rôle de la causalité dans l’explication de la nature ; et nous trace un excellent résumé des vues de Kant sur le mécanisme, mais commentées et agrandies par l’idéalisme hégélien. Le principe de

  1. Chez Germer Baillière, 1876.