rable à des études qui continuent de jouer un rôle dans le conflit des systèmes au delà du Rhin, et qu’on ne se crût pas le droit de les éliminer du champ de l’examen, sous prétexte qu’elles appartiennent à un ordre d’idées qui a fait son temps et que la principale des églises chrétiennes a jugé bon de rompre ouvertement en visière à toute recherche indépendante. — C’est dans ce sentiment que nous offrons aux lecteurs de la Revue philosophique un compte-rendu de la Théologie allemande contemporaine. Nous énumérons brièvement les dispositions de l’ouvrage pour insister davantage sur deux des principaux problèmes que traite M. Astié.
L’ouvrage se compose d’une longue et intéressante introduction où l’auteur passe en revue les principales questions agitées par la théologie contemporaine d’outre-Rhin et résume les traits saillants de la situation religieuse. Il y aborde surtout la question de l’Inspiration de la Bible, c’est-à-dire la manière dont les théologiens modernes ont essayé de concilier la méthode de la critique historique, appliquée aux livres saints, avec le dogme de l’autorité normative du code sacré, — la question christologique c’est-à-dire la manière dont la pensée contemporaine essaye de justifier la combinaison de l’humanité et de la divinité en la personne de Jésus-Christ après le rejet du dogme orthodoxe de l’union des deux natures, — enfin la question de la culpabilité native ou du péché originel, c’est-à-dire l’essai de concilier la théorie de la condamnation du genre humain et la nécessité d’une rédemption surnaturelle avec l’anthropologie contemporaine. Le corps du livre se compose d’une série d’analyses importantes d’ouvrages considérables des dix dernières années, propres à donner une idée parfaitement exacte — point altérée par le mélange du point de vue du critique — du travail récemment accompli. Le choix a été fait de façon à ne laisser dans l’ombre aucun point important. En tête se place l’analyse d’un ouvrage capital dû au plus éminent des disciples de Schleiermacher, au docteur Rothe, qui traite des principes et des principaux linéaments de la science du dogme. L’Éthique théologique du même auteur, la production peut-être la plus originale du milieu du siècle, nous fait pénétrer plus avant dans la pensée subtile et distinguée de ce remarquable écrivain. L’Histoire de la théologie contemporaine de Schwarz nous permet de contempler sans effort l’ensemble du chemin parcouru depuis Schleiermacher ; l’ouvrage de Schwarz jouit en Allemagne d’une réputation méritée, qui grandit à mesure que la demande incessante du public impose au consciencieux et pénétrant auteur des remaniements qui maintiennent ce guide éprouvé à la hauteur de la science. L’analyse du Siècle de Jésus-Christ, du professeur Hausrath de Heidelberg, nous permet de voir comment un écrivain indépendant peut concilier la rigueur de l’historien avec les scrupules du dogmatiste. Avec l’Histoire de la dogmatique protestante de Semler à Schleiermacher, de Gass, nous remontons aux origines mêmes de la situation actuelle, tandis que la Doctrine de St. Paul sur l’origine du péché en présence des théories mo-
