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L’École primaire
sous l’ancien Régime.


Dans une étude précédente, nous avons exposé ce qu’était la situation du maître d’école sous l’ancien régime[1]. Ce que fut l’école primaire et particulièrement l’humble école de paroisse, tel est le sujet que nous allons aborder.

Sans doute, on a déjà beaucoup parlé des « petites écoles » d’autrefois. De patients historiens locaux ont dressé la statistique des établissements d’instruction primaire existant alors en diverses provinces ; mais ils ont dit fort peu de chose de ces écoles elles-mêmes et de l’enseignement qu’on y donnait. Si nous voulons les faire revivre, nous recourrons aux anciens traités que nous appellerions aujourd’hui « de pédagogie pratique », et surtout aux règlements publiés par les évêques, alors les seuls directeurs de l’enseignement populaire. C’est en compulsant ces sources principales que nous essayerons d’étudier l’organisation matérielle et pédagogique de l’école primaire de l’ancien régime, aujourd’hui si peu connue et cependant si curieuse.

I. — La maison d’école.

L’école dans l’église. — Au temps de Charlemagne, les prêtres réunissaient chez eux les enfants de la paroisse qu’ils « endoctrinaient » gratuitement en retour de la dîme devenue obligatoire. Charlemagne mort, ils renvoyèrent leurs élèves laïques, et le peuple fut abandonné à son ignorance. C’est alors que des clercs non pourvus de bénéfice s’avisèrent de tenir école, mais

  1. Revue pédagogique, avril-mai 1906.