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NÉCROLOGIE

pas moins en lui donnant des ordres. J’en appelle à un témoignage illustre ; son dernier chef, M. Casimir-Perier, alors à ses débuts dans la carrière politique, l’honorait d’une confiance absolue et de l’estime la plus affectueuse.

En 1879, le triomphe définitif des idées républicaines amena aux affaires un personnel nouveau. Auguste Boutan était universitaire dans l’âme ; aucune de ses tendances n’était incompatible avec le programme des républicains. Il demanda cependant à céder la place à un homme plus jeune et plus ardent. La séparation se fit d’un commun accord, simple et digne, comme elle devait être entre un serviteur de l’État tel que M. Boutan et un ministre tel que Jules Ferry.

Notre vénéré ami se consacra dès lors tout entier à ses fonctions d’inspecteur général de l’enseignement secondaire. Il visita nos lycées, en jugea les maîtres et les élèves avec sa parfaite compétence jusqu’au Jour où il prit sa retraite. Ses dernières années s’écoulèrent, heureuses et calmes, dans sa chère Gascogne, au milieu des rosiers qu’il avait plantés. Aimé et respecté de tous, adoré de ses enfants, ce sage a eu, au pays natal, la fin d’un vieillard de Virgile.

À ceux qui attaquent notre Université, répondons en racontant de semblables carrières. Avoir servi un homme d’une vertu pareille, c’est un souvenir qui ne s’efface pas.