tation destinés à tous les peuples, il se créait des usines puissantes auxquelles les plus grands savants de l’Empire accordaient le concours fructueux et rétribué de leur science et de leurs découvertes.
Toutefois, il ne suffisait pas de concevoir un plan si grandiose, le difficile était de le réaliser. Tous les peuples civilisés, depuis Tyr et Carthage, ont eu la conception simple de la prospérité de l’État fondée sur le commerce international, mais bien peu sont arrivés à mettre leurs projets en pratique avec autant de rapidité que les Allemands.
Cette réussite tient à trois causes principales :
1° Les représentants allemands du commerce allemand sont allés traiter eux-mêmes leurs affaires sur les marchés étrangers qu’ils voulaient conquérir ;
2° Le commerce allemand, au lieu de chercher à imposer ses modèles, s’est invariablement appliqué à fabriquer ce que le client demandait ;
3° Les classes dirigeantes et les pouvoirs publics ont tourné vers l’industrie et le commerce non seulement leur attention et leurs encouragements, mais encore leurs travaux quotidiens.
Les Allemands ont apporté dans cette œuvre nationale leur nature patiente et laborieuse, leur esprit de discipline et surtout leur foi dans la réussite, parce qu’elle leur a semblé intimement liée à la grandeur de la Patrie et de la race germaines, qui s’impose sans discussion à leur conscience.
C’est l’essor du commerce d’outre-mer, qui a été le point de départ pour l’Allemagne de ses tentatives récentes de colonisation. Jusqu’en 1885, l’empire a dédaigné de rechercher des colonies lointaines et nos voisins considéraient comme un acte de folie les expéditions de la France en Tunisie et au Tonkin. Mais après avoir fondé des maisons de commerce dans les colonies des autres nations, les maisons allemandes rayonnant dans les régions voisines ont songé à établir des comptoirs sur lesquels flotterait le drapeau de l’Empire. Alors l’Empereur a compris que la création d’un domaine colonial favoriserait le commerce et l’industrie de la mère patrie, en même temps qu’elle grandirait le rôle de l’Allemagne dans le concert européen.
Ainsi que le déclarait, par exemple, M. de Bulow, parlant de