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REVUE PÉDAGOGIQUE

douzaine de fois, et correctement, le mot primitivement mal écrit. On lui fera comprendre que ce n’est pas là un pensum, mais qu’il s’agit simplement de détruire chez lui une mauvaise habitude, et on lui montrera par des exemples qu’on ne détruit une mauvaise habitude que par une bonne habitude contraire. »

Voilà pour la correction du souvenir graphique fautif.

En admettant que certains maîtres hésitent à recourir à ce procédé qui, mal pratiqué, peut amener chez l’enfant l’ennui et provoquer le découragement, au moins faut-il qu’ils soient bien convaincus de la vérité du principe sur lequel il repose, à savoir qu’il est nécessaire, pour la main comme pour les yeux, de substituer un souvenir vrai à un souvenir faux ;

d) Enfin, « pour lier en un solide faisceau les souvenirs d’audition et d’articulation aux souvenirs visuels et graphiques, obliger tous les élèves à la fois d’articuler à haute voix, en espaçant largement les syllabes, et jusqu’à ce qu’on arrive à une netteté parfaite, les mots difficiles dans la division moyenne, toute la dictée dans les divisions élémentaires. Ce sera en même temps un exercice de lecture. »

Mais, dira-t-on peut-être, si la dictée est ainsi entendue, elle devient un pur exercice de copie. Eh ! sans doute ; elle ne peut même être que cela, si l’on veut n’y voir qu’un moyen d’apprendre l’orthographe. On n’a pas assez remarqué que, si la dictée est à sa place dans un examen où il s’agit de constater ce qu’un élève sait en orthographe, elle convient certainement moins dans une classe comme exercice préparatoire à cet examen. Singulier moyen d’enseigner, en effet, que d’enseigner… par la correction !

Il faut bien en arriver à cette conclusion que la dictée, au point de vue de l’orthographe usuelle, est un moyen de vérification et non un procédé d’étude. Dès lors, que de loin en loin le maître fasse une dictée d’orthographe à ses élèves, pour constater les résultats obtenus par d’autres exercices et pour les aguerrir à l’épreuve de l’examen, rien de mieux ; mais que cette vérification ait lieu presque tous les jours, et pendant toute la durée de la scolarité, voilà ce qui ne se comprend plus.

Est-ce à dire pourtant que la dictée, qui figure au programme