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loi sur l’état civil des citoyens ». Quelques jours plus tard, c’est des sections de Paris, la section des Halles, qui adjure l’Assemblée d’ouvrir d’urgence les écoles primaires et les écoles secondaires ; l’adresse de la section des Halles est aux Archives ; en marge de la pièce on lit cette annotation : « Renvoyé au Comité d’instruction publique ce 6 septembre au soir : Lequinio, secrétaire ». Le 6 septembre ! Ainsi, au moment même où des forcenés venaient d’ensanglanter les prisons, une section parisienne s’occupait de l’organisation de l’instruction publique, décidait d’envoyer une députation à l’Assemblée, et celle-ci, toute frémissante encore des farouches accents de Danton, trouvait le temps d’entendre cette députation et de prêter attention au vœu qu’elle venait lui apporter. Enfin le 13 septembre, lorsque la Législative n’avait plus que sept jours à vivre, elle accueille avec enthousiasme une pétition du ministre protestant B.-S. Frossard, en ordonne l’impression et l’insertion au procès-verbal ; et cette pétition disait : « Permettez-moi, législateurs, de vous rappeler deux importants devoirs. Si vous quittiez ce poste avant de les avoir remplis, vous n’auriez pas fait pour la patrie tout ce que auriez dû faire ; elle vous demande avec instance d’organiser l’instruction nationale et de fixer définitivement les secours publics ; rien n’est plus urgent… Tous les préliminaires sont terminés ; les rapports étant imprimés, vos réflexions les ont approfondis : quelques jours suffiront pour développer toutes les opinions et parvenir aux sages résultats. Veuillez donc, au nom des mœurs et de l’humanité dont la voix eut toujours tant d’empire sur vos cœurs, veuillez au moins consacrer trois séances par semaine à ces discussions. Sauveurs de la patrie, qu’elle vous doive encore ce double bienfait ! » On le voit, au moment même où va sonner l’heure qui doit mettre fin à son existence, l’Assemblée n’a pas encore renoncé à l’espoir de donner au plan du Comité la sanction législative.

Parmi les questions les plus importantes dont s’est occupé le premier Comité d’instruction publique, en dehors du plan général d’instruction, nous en mentionnerons encore quelques-unes, presque au hasard des indications que nous fournit le précieux répertoire analytique dont nous avons déjà signalé l’utilité.

Une section spéciale du Comité fut chargée de tout ce qui