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passant — que pour la première fois[1] un historique des discussions sur l’enseignement au sein de la Convention, puisé uniquement aux sources originales, et écrit dans un esprit véritablement scientifique, a été présenté aux lecteurs désireux de se renseigner sérieusement sur une des parties restées jusqu’alors les plus mal connues de l’histoire de la période révolutionnaire[2].

Essayons de donner une idée de ce que contient le volume dont il s’agit et de l’intérêt qu’il offre.

Le fond de la publication est formé par le texte même des procès-verbaux des cent sept séances du Comité, auquel s’ajoute, à sa date, à la suite de la 67e séance, le texte du rapport de Condorcet, imprimé d’après le registre manuscrit des Archives et accompagné des variantes, parfois très instructives, des deux éditions de 1792 et de 1793. Que de fois on s’irrite contre le rédacteur anonyme de ces procès-verbaux qui, ayant à y consigner les résultats d’un débat souvent long et passionné, se borne à indiquer les noms de ceux qui y ont pris part, tantôt avec deux ou trois mots résumant plus que sommairement leur opinion, tantôt avec renvoi à un document qui ne s’est pas retrouvé. Pourtant, si maigre qu’il soit à notre gré, le registre contient nombre de pages qui méritent de fixer l’attention, ne fût-ce que par les renseignements historiques qu’elles fournissent. Quoi de plus intéressant dans sa brièveté que le débat sur les « lycées » ou établissements d’enseignement supérieur (p. 118), où l’on est presque aussi étonné de trouver au nombre des opposants Carnot, par un simple malentendu d’esprit démocratique, et au premier rang pour appuyer Condorcet le comte de Pastoret, qui depuis… mais alors il était libéral. Plus loin, au sujet de l’enseignement religieux

  1. Voir la Revue pédagogique du 15 mai 1883, p. 427.
  2. Voir les jugements portés sur cette consciencieuse étude — complétée par les articles Conseil des Cinq-Cents, Conseil des Anciens, Livres élémentaires de la première République, Ecoles centrales, Consulat, et les biographies de Mirabeau, Sieyès, Daunou, Romme, Lepelletier, Lakanal, etc, — par M, Georges Pouchet (La loi du 29 frimaire, Paris, 1883, p. 12), par M. G. Compayré (Histoire de la pédagogie, p. 328), et tout récemment par un publiciste anglais, M. A. Jamson Smith (The educational work of the French revolutionists, mémoire publié dans les Proceedings of the Binningham Philosophical Society, 1889).