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NÉCROLOGIE
ARSÈNE DARMESTETER

L’Université et la Sorbonne, déjà si cruellement éprouvées, viennent d’être frappées d’un deuil nouveau. M. Arsène Darmesteter, souffrant depuis plusieurs mois, a été enlevé le 16 novembre par le mal contre lequel il luttait. Une nombreuse assistance, dans laquelle on distinguait, à côté des amis et des collègues, une députation des élèves de l’école normale de Sèvres, l’a conduit à sa dernière demeure. Cinq discours ont été prononcés sur sa tombe : M. Zadoc Cahn, grand-rabbin, a parlé au nom de la famille et de la religion ; M. Himly, au nom de la Sorbonne ; M. Gaston Paris a exprimé les regrets de l’École des hautes études ; M. Terrier ceux de l’École normale de Sèvres. Enfin M. Haizfeld a rendu un dernier hommage au collaborateur qu’il s’était choisi pour son grand Dictionnaire de la langue française.

Nous reproduisons plus loin les discours de M. Himly, de M. Paris et de M. Terrier.

À tous les regrets si sincères qui ont trouvé leur expression publique, nous devons joindre ceux de la Revue pédagogique. M. Arsène Darmesteter réunissait à un haut degré deux qualités précieuses : il avait à la fois la vocation scientifique et le sens des choses de l’enseignement. Nos lecteurs ont encore pu en juger tout récemment par le remarquable travail qu’il a publié cette année sur la réforme orthographique[1]. En cette question si ardue et si hérissée de difficultés de toute sorte, il avait su poser des jalons, trouver des règles, marquer des limites : si cette réforme est jamais mise sérieusement à l’étude, le travail de Darmesteter servira de base à la discussion.

Il avait encore montré l’intérêt qu’il attachait à l’enseignement

  1. La question de la réforme orthographique, fascicule 73 de la collection des Mémoires et documents scolaires du Musée pédagogique.