Page:Revue pédagogique, second semestre, 1888.djvu/500

Cette page n’a pas encore été corrigée
490
REVUE PÉDAGOGIQUE

plus justifiées de la science moderne, sa limite n’est-elle pas subordonnée au perfectionnement des ressources de la défense ? Quelles doivent être, d’autre part, les règles du droit international sur la propriété et la libre navigation en temps de paix et en temps de guerre, non seulement des détroits propre ment dits, mais encore des détroits artificiels comme le canal de Suez ? Tel est le large champ d’investigations qu’ouvrait le concours. L’Académie, appréciant dans le mémoire qu’elle a reçu le fond solide des études juridiques, l’étendue des recherches, la justesse des observations courantes et des conclusions partielles, lui attribue une récompense de mille francs. L’auteur est M. Imbart-Latour, docteur en droit.

Il appartenait aux sections réunies d’Économie politique et de Législation d’examiner les titres des candidats au prix fondé par M. Wolowski en faveur du meilleur ouvrage de droit publié dans les six dernières années. Grâce à des accumulations d’intérêts arriérés, la somme disponible était de cinq mille francs. Trois médailles sont accordées : une de mille francs, deux de cinq cents francs. Les médailles de cinq cents francs sont décernées : l’une, à M. Lehr, pour ses Éléments de droit civil anglais, dont les jurisconsultes les plus autorisés de l’Angleterre tiennent en grande estime l’exactitude et la clarté ; l’autre à M. Edmond Villey, professeur à la Faculté de droit de Caen, déjà lauréat de l’Institut, pour son Cours de droit criminel. La médaille de mille francs est attribuée à M. André Weiss, professeur agrégé à la Faculté de droit de Dijon qui, dans un traité élémentaire de Droit international privé, a exposé avec netteté toutes les questions relatives à la nationalité et à la condition des étrangers. Mais, dès l’abord, le jury avait placé hors de pair le Précis de droit commercial de MM. Lyon-Caen et Léon Renault, professeurs à la Faculté de droit de Paris. Cet ouvrage, composé de deux volumes renfermant plus de deux mille pages, est un Manuel, au sens le plus élevé du mot : tous les renseignements de doctrine et de jurisprudence, propres à élucider le Code de commerce, y sont réunis avec la simplicité d’appareil qui est le caractère de la science sûre d’elle-même. L’Académie lui décerne le prix, dont la valeur est de trois mille francs.