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REVUE PÉDAGOGIQUE

Pour les Français, ajoute M. l’inspecteur d’académie, pour les Européens, qui devaient passer les premiers, il ne reste, pour ainsi dire, rien à faire. Mais cette première tâche accomplie, il s’en présente une autre non moins essentielle et plus difficile : c’est d’instruire la population indigène.

Dépenses annuelles obligatoires de l’enseignement primaire en Algérie. — L’article 7 du décret du 13 février 1883 a été modifié par le décret du 10 octobre 1886. Les dépenses annuelles obligatoires de l’enseignement primaire seront acquittées au moyen des ressources communales et à Paie d’une subvention de l’État.

Les traitements obligatoires tels qu’ils sont fixés par le § 1er de l’article 4 du décret du 43 février 1883 seront à la charge de la commune jusqu’à concurrence d’une somme représentant le sixième de l’octroi de mer ; le surplus est à la charge de l’État.

Les autres dépenses obligatoires prévues par les § 2, 3, 4 et 5 du même article 4 (c’est-à-dire les dépenses de matériel) incomberont exclusivement à la commune jusqu’à concurrence d’une somme égale au produit des 4 centimes spéciaux de l’instruction publique additionnels à la taxe sur la propriété bâtie. Le surplus est à la charge de l’État.

L’État prend à sa charge les dépenses résultant des articles 5 et 6 du décret du 13 février 1883, c’est-à-dire les traitements supérieurs aux minima, les divers traitements sujets à retenue pour la retraite et les allocations annuelles attachées à la possession de certains titres tels que brevet supérieur, etc.

Cette modification apportée au décret est la conséquence d’une disposition nouvelle adoptée dans la rédaction du projet de budget de 1887. Les dépenses d’enseignement primaire de l’Algérie, qui jusqu’à présent se trouvaient confondues avec celles des écoles primaires de la métropole, figureront dans un chapitre distinct. Comme dès lors il n'était plus possible de faire bénéficier l’enseignement primaire de l’Algérie d’une partie quelconque des excédents provenant des fonds généraux de d’enseignement primaire, il a fallu, pour éviter des mécomptes aux communes algériennes, adopter une autre organisation.

Les communes algériennes vont se trouver, par le fait du nouveau décret, dans une situation analogue à celle des communes de la métropole.

Nécrologie : M. Armbruster. — M. François-Antoine Armbruster, inspecteur primaire à Lyon, membre du Conseil supérieur de l’instruction publique, est décédé le 16 novembre dernier, à l’âge de quarante-six ans. Alsacien d’origine, il avait rempli, de 1871 à 1885, les fonctions d’inspecteur primaire à Belfort, et s’y était distingué par son zèle et son patriotisme. M. Armbruster a publié divers ouvrages estimés aux écoles, et une notice sur la géologie du département du Haut-Rhin. L’administration de l’enseignement primaire perd en lui l’un de ses fonctionnaires les plus compétents et les plus dévoués.