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LES ÉCULES PROFESSIONNELLES D’ALLEMAGNE

Pour remédier à cette infériorité et à cette insuffisance de l’apprentissage, et pour ne pas se laisser distancer par l’étranger, on réclama, dès cette époque, la création d’une école dans laquelle l’enseignement du dessin, de la géographie commerciale, des notions usuelles des sciences aurait une place prépondérante.

Mais la question n’était pas mûre ; on ne comprenait pas encore la nécessité de changer les habitudes et la routine. Il fallait que dans d’autres régions de l’Allemagne le même cri d’alarme se fit entendre. L’exposition de Philadelphie fit le reste.

Un industriel fit un don de 7,500 francs. La province alloua une subvention annuelle de 6,250 francs. L’État promit un secours de 37,500 francs pour la création de l’école, et une allocation de 6,250 francs par an, à condition que la ville assurerait l’existence de l’école pour dix ans.

La Fachschule était fondée. Elle a pour but de donner aux jeunes gens qui ont reçu une bonne instruction primaire, et qui se destinent à la fabrication des petits aciers et de la quincaillerie, la somme de connaissances théoriques et pratiques nécessaires au futur ouvrier. Elle doit faire l’éducation technique de l’ouvrier pour toutes les branches de cette industrie, lui donner le goût et l’aptitude manuelles dont il a besoin pour sa future profession.

L’école put être ouverte en 1882. Elle fut placée sous la direction d’un homme d’une grande compétence dans cet enseignement technique, M. Hædicke. Avant d’ouvrir son école, cet ingénieur visita l’école spéciale de construction et de machines de Komotau, en Bohème, l’école des contremaitres de Chemnitz, en Saxe, l’école des arts et métiers de Châlons-sur-Marne, et l’école des apprentis du boulevard de la Villette, à Paris.

« Et c’est dans ces deux dernières écoles, dit-il, que j’ai le plus appris. »

L’école professionnelle de Remscheid comprend deux cours d’étude, d’une année chacun.

Quatre heures par jour, de 8 à midi, sont consacrées à l’enseignement théorique qui comprend :

L’allemand ;

La géographie industrielle et commerciale ;

Le calcul et la comptabilité ;

La mécanique ;

Des notions de géométrie ;

Le dessin à main libre et linéaire ;

La physique, la chimie, la technologie.

Cinq heures, de 2 à 7, sont affectées aux travaux dans les ateliers de la forge, de la serrurerie, du tour, du polissage, de la ferblanterie, de la trempe, des limes, de la galvanoplastie,

Mais avant de travailler le fer, dès leur entrée à l’école, les élèves sont exercés pendant trois semaines au moins, et exclusivement, au travail