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REVUE PÉDAGOGIQUE

Les écoles techniques et professionnelles (technische Lehranstalten) de Chemnits et de la Saxe.

Je remplis un devoir en disant que les directeurs de toutes les écoles que j’ai visitées m’ont fait le meilleur accueil, qu’ils ont mis le plus grand empressement à me montrer toutes leurs classes et leurs collections, et à me donner tous les documents, rapports et programmes dont j’avais besoin pour me faire une idée exacte du fonctionnement des écoles professionnelles.

Je leur en exprime ici tous mes remerciements.

[Nous donnons, à la suite de ces lignes d’introduction générale, les notes spéciales consacrées à quelques-uns des établissements mentionnés plus haut : l’école professionnelle de Remscheid, et les écoles professionnelles du grand-duché de Bade.]

École professionnelle avec ateliers d’apprentissage, spéciale à la petite industrie du fer et de l’acier du pays de Berg, à Remscheid.

Fachschule mit Lehrwerkstätten fur Klein-Eisen- und Stahlwaaren-Industrie des Berg-Märkischen Landes.

Remscheid a une population de 10,000 habitants. Mais on n’y voit plus les grandes fabriques, les nombreuses cheminées des autres villes manufacturières de la région. Ce sont au contraire de petits ateliers isolés, occupant chacun un nombre restreint d’ouvriers, éparpillés sur le vaste territoire de la commune, entre les jardins et la verdure.

C’est le centre de la petite industrie de l’acier et des articles de quincaillerie, qui fournit peut-être le tiers des scies et des limes et plus de la moitié des patins vendus dans le monde entier.

Le travail y est très divisé, et chaque objet passe par plusieurs mains avant d’être fini, de sorte que chaque ouvrier ne fait guère que l’ouvrage qui est sa spécialité.

Aussi ne formait-on plus d’apprentis dans le sens que l’on attachait autrefois à ce mot, et ne trouvait-on plus de contre-maîtres qui pussent diriger des ouvriers de différentes spécialités.

D’un autre côté, la Société industrielle (Gewerbe-Verein) de la région constatait, dès 1847, que « l’industrie étrangère, et surtout l’industrie française avaient atteint, sinon dépassé, par la forme plus gracieuse et le fini du travail, l’industrie séculaire de Remscheid. À l’aide d’un crédit obtenu dans ce but du gouvernement, on fit l’acquisition d’une grande quantité de marchandises françaises pour les mettre à la disposition des fabricants du pays, de manière à les convaincre du danger auquel les exposait la concurrence étrangère[1]. »

  1. Programm der Fachschule für die Klein-Eisen- und Stalhwaaren-Industrie des Bergischen Landes in Remscheid.