Page:Revue pédagogique, second semestre, 1886.djvu/496

Cette page n’a pas encore été corrigée
488
REVUE PÉDAGOGIQUE

a abordé de front les plus difficiles, les plus complexes et les plus intéressants problèmes de l’enseignement secondaire des filles, de l’enseignement spécial pour les garçons, de la surcharge des programmes, de la réforme des baccalauréats. À ne prendre dans ces mémoires que les pages déjà classiques aujourd’hui pour quiconque s’intéresse à cet ordre de choses, on ferait sans peine un volume d’un prix incomparable.

L’entrée de M. Gréard à l’Académie contribuera à mettre en lumière cette saine, sage et virile éducation dont il a parlé mieux que personne, et dont il avait plus que personne le droit de parler. Son élection au premier tour, et malgré une opposition qui ne s’adressait en rien à sa personne, n’est pas seulement un succès de plus pour lui, c’en est un pour la cause dont il est le plus illustre champion. L’Académie ouvrant ses portes à l’enseignement laïque et universitaire dans ce qu’il a de plus pur, de plus élevé à tous égards, cela aussi est un signe des temps ; cela aussi donne la mesure du chemin que nous avons fait. Et si nous ajoutons que c’est le fauteuil de l’auteur de la loi du 43 mars 1850 que va occuper M. Gréard au lendemain du vote de la loi du 30 octobre 1886, la signification est plus claire encore : il semble que l’Académie ait voulu s’associer au mouvement qui pousse la France dans les voies du progrès.

Qu’il soit permis au Comité de la Revue pédagogique de joindre ses hommages à ceux du corps enseignant tout entier, et de se rappeler, avec plus de gratitude encore que de fierté, que depuis sa première heure il a l’honneur d’avoir pour président celui qui, après comme avant, nous permettra toujours de l’appeler « le premier instituteur de France ».