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REVUE PÉDAGOGIQUE

elles étaient abandonnées parce que le premier maître avait été mal choisi. Les maîtres indigènes obtiennent peu de succès. Les classes qui réussissent le mieux sont celles qui sont dirigées par des instituteurs français, d’un caractère doux, patient, ne brusquant pas les élèves, ne dédaignant pas les indigènes, inspirant l’estime et le respect par la dignité de leur conduite et leurs qualités de famille. Il est nécessaire qu’ils soient mariés. Les petites classes confiées aux femmes, même non brevetées, des instituteurs et des adjoints, marchent très bien ; elles sont bien supérieures à celles que dirigent des moniteurs indigènes, même pourvus du brevet. » Voilà ce que nous disait M. le recteur Jeanmaire au retour d’une tournée en Kabylie où il venait de visiter douze écoles musulmanes, récemment créées. Nous sommes porté à croire qu’il n’y a pas de vulgarisation plus prompte, ni surtout plus sûre. « Au point où nous en sommes, nous disait encore M. le recteur d’Alger, nous pouvons ouvrir cinquante écoles indigènes nouvelles chaque année. Il ne faut pas songer à faire plus, ni plus vite, si l’on veut créer une œuvre durable. » Nous concluons donc à demander aux Chambres d’inscrire au budget de l’instruction publique la somme nécessaire pour ouvrir annuellement cinquante écoles arabes-françaises en Algérie.

25 mai 1880.
Ch. Glachant,
Inspecteur général.