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RAPPORT SUR L’INSTRUCTION PUBLIQUE EN ALGÉRIE

ment 8 étudiants indigènes. Il serait utile de créer des bourses. en faveur d’indigènes se préparant au certificat d’études de droit administratif et de coutumes algériennes. Nous connaissons personnellement, depuis quinze ans, un Arabe d’Alger qui est maintenant licencié en droit et employé dans les bureaux du gouvernement. De tels faits sont exceptionnels, mais suffisent à prouver que les indigènes ne sont pas inhabiles à recevoir l’enseignement supérieur. Quoi qu’il en soit, l’École de Droit d’Alger, dont la plupart des professeurs sont agrégés, a conquis une réputation digne de son enseignement à la fois pratique et élevé. Elle est désormais sur le même pied que les facultés de la métropole.

L’École des Lettres, avec sept cours et autant de conférences, l’École des Sciences, comprenant six cours réguliers et quatre complémentaires, sont des établissements trop incomplets pour donner de semblables résultats. Elles préparent, directement ou par correspondance, les candidats universitaires À la licence ou à l’agrégation. On ne peut songer, dès à présent, à leur donner le droit de conférer la licence, ce qui pourtant épargnerait aux candidats les frais et la fatigue d’un voyage parfois infructueux. L’École des Lettres ne compte pas un seul docteur. Ses membres les plus actifs sont en mission, font des découvertes ou préparent le doctorat, mais la quittent aussitôt le diplôme conquis. M. le recteur a été autorisé à étudier la réorganisation de ces institutions, où l’on peut voir les rudiments de la future université algérienne, dont le palais dispendieux s’élève sur la colline d’Isly, tandis qu’à l’opposite s’achève l’Observatoire de Bou-Zareah.

Enseignement secondaire.

L’Algérie est trop affairée pour éprouver vivement le besoin de la haute culture, mais l’enseignement secondaire, installé le premier dans la colonie, n’a cessé de s’y développer en ce perfectionnant. En 1835, le chiffre des élèves de cette catégorie s’élevait à 2,000 environ, avec un seul lycée et sept collèges communaux. On compte actuellement deux lycées, bientôt trois, neuf collèges, un établissement libre et quatre petits séminaires, réunissant 3,500 élèves, sur lesquels 228 sont étrangers et 110