Page:Revue pédagogique, second semestre, 1886.djvu/179

Cette page n’a pas encore été corrigée
174
CAUSERIE SCIENTIFIQUE

C’est à notre pays et à l’illustre astronome Le Verrier que revient l’honneur d’avoir compris la nécessité d’un service météorologique ; ce service débuta modestement il y a trente ans juste, en 1856, comme une annexe de l’Observatoire de Paris : mais l’organisation n’en devint réellement complète qu’en 1878, par la création du Bureau central météorologique de France. Si nous avons été, en France, les premiers à donner l’exemple dans cette voie, exemple qui, du reste, a été promptement suivi à l’étranger, nous nous sommes bien laissé distancer sur un autre point. Comme toutes les autres sciences, la météorologie doit être apprise ; on ne s’improvise pas plus météorologiste que naturaliste ou physicien. Or, faute d’un enseignement régulier, les météorologistes en sont réduits en France à se former eux-mêmes à grand’peine et avec une énorme perte de temps. La météorologie et la physique du globe ne figurent nulle part, même dans les programmes de l’enseignement supérieur ; un cours libre a bien été professé à la faculté des sciences de Paris pendant un semestre dans ces deux dernières années ; mais c’était là plutôt une tolérance qu’une reconnaissance formelle de la nécessité de cet enseignement. Il en est bien autrement à l’étranger : en Allemagne, il n’y a pas moins de douze chaires de météorologie et de physique du globe, réparties entre huit universités et quatre écoles techniques supérieures ; il en existe quatre en Autriche, trois en Suisse, une en Russie, en Suède, en Norvège, en Italie et même en Serbie, sans compter les pays pour lesquels les renseignements nous font défaut. Aussi ne doit-on pas s’étonner du petit nombre de météorologistes que nous avons en France ; la plupart sont rebutés dès l’abord par la difficulté de se former seuls et sans aide. Nous commençons à posséder un nombre à peu près suffisant d’observateurs, qui recueillent des matériaux pour les études ultérieures ; mais nous comptons encore bien peu de véritables météorologistes, capables d’utiliser ces matériaux et de faire avancer la science.

Peu de sciences cependant sont aussi vastes que la physique du globe, aussi utiles et aussi intéressantes, comme son nom l’indique, elle comprend l’étude de tous les phénomènes physiques que présente notre globe, ceux qui se passent dans les couches solides de la terre, au sein des eaux de l’Océan, dans Go gle