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LÀ PRESSE ET LES LIVRES

gymnase s’est tenu à l’écart de toutes les transformations qu’a traversées l’Allemagne ; il n’a pas accordé l’attention qu’elle méritait à la méthode pédagogique inaugurée et suivie avec tant de succès dans. l’école populaire ; les résultats qu’il produit ne sont pas en rapport avec la somme de temps, d’efforts et d’argent dépensée ; il imprime aux jeunes générations un caractère d’affaiblissement intellectuel et d’excitation nerveuse. Le mal vient de ce que l’éducation a pris le pas sur la raison naturelle et sur la fraîcheur et l’indépendance de l’esprit. On a tout livré à la mémoire, trop fait appel aux facultés d’abstraction ; on n’a pas su enchaîner l’intérêt de la jeunesse par le spectacle de la nature ni éveiller en elle l’initiative et la spontanéité.

M. de Soden ne se borne pas à critiquer ; il propose des remèdes, un plan : sans proscrire les études classiques, il cherche à les rapprocher de la vie commune, à combler le fossé qui sépare le gymnase des vrais besoins du temps présent.

Le Dr Frick, l’éminent directeur des fondations de Francke à Halle, voudrait, lui aussi, opérer un rapprochement entre les divers ordres d’établissements scolaires. Il déplore leur division en tant de sortes et l’absence totale d’unité dans l’esprit et dans la méthode. fl voudrait que quiconque enseigne, à quelque degré que ce soit, se persuadât bien de cette vérité, que tout enseignement doit être élémentaire, que la pédagogie est la maîtresse science, celle qui enveloppe et applique toutes les autres, qui ne le cède du moins à aucune en dignité et en profondeur, qui tient de l’art autant que de la science, qui est à la fois théorie et pratique et qui tient la clef de l’avenir.

Que les maîtres, à tous les degrés, se persuadent bien de la nécessité de recourir à l’étude de la pédagogie, qu’ils sortent de la routine, qu’ils aillent droit à l’âme humaine, et ils auront fondé l’unité de l’école moderne.

Telles sont les pensées que nous retrouvons dans un grand nombre de brochures, d’articles de journaux et de revues ; telle est I& préoccupation d’une partie du monde de l’enseignement en Allemagne ; cette préoccupation est loin de nous être étrangère de ce côté-ci du Rhin.

La correction des devoirs. — Le docteur Geistbeck, professeur d’école normale, donne dans le Repertorium der Pädagogik quelques bons conseils pratiques sur la correction des devoirs. Il veut que la première page du cahier soit blanche et réservée à une table des matières où l’élève inscrira le titre de toutes les compositions, même ’de celles qu’il n’aura pas faites. Il mettra en regard le motif pour lequel il n’a pas fait le devoir.

Chaque devoir sera écrit de façon à ce que les diverses parties en ressortent très clairement, ou soient tout au moins séparées en alinéas et par une ligne blanche.