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LE 26e CONGRÈS DES INSTITUTEURS ALLEMANDS

dans ce qu’elle a de plus généreux ; mais elle ne s’immisce pas dans l’éducation confessionnelle, qui est l’affaire de la famille. Dans les instructions adressées à cette occasion aux instituteurs français, le ministre de l’instruction publique leur a dit : « Parlez à vos élèves comme vous voudriez que l’on parlât à votre propre enfant… Au moment de proposer à vos élèves un précepte, une maxime quelconque, demandez-vous si un père de famille, je dis un seul, présent à votre classe et vous écoutant, pourrait de bonne foi refuser son assentiment à ce qu’il vous entendrait dire. Si oui, abstenez-vous de le dire ; si non, parlez hardiment, car ce que vous allez communiquer à l’enfant, c’est la sagesse du genre humain, l’essence de ces idées d’ordre universel que plusieurs siècles de civilisation ont fait entrer dans le patrimoine de l’humanité. »

Cette communication a été accueillie par de chaleureux applaudissements ; elle a été beaucoup commentée dans les journaux pédagogiques allemands, qui depuis longtemps réclament la Simultanschule où pourront être reçus tous les enfants indistinctement.

Comme aux congrès précédents, le comité local avait cherché à couper les séances, les discussions sérieuses, par des fêtes offertes aux hôtes de la ville.

Ce fut d’abord le banquet, auquel 1,500 instituteurs ont pris part, et où, d’après la constante habitude de nos voisins, les toasts ont commencé au potage, et se sont continués tout le long du dîner, sans pour cela cesser au dessert.

Ce fut ensuite la représentation du Freyschütz que le grand-duc de Hesse-Darmstadt offrit aux membres du congrès dans son théâtre ; surprise bien agréable pour beaucoup d’instituteurs qui n’avaient jamais vu l’intérieur d’une salle de spectacle. Quand le prince fut arrivé dans sa loge, avec ses deux enfants, pendant le premier entr’acte, et que le président du congrès lui eut adressé, au milieu du silence de l’assemblée, l’expression de la reconnaissance du congrès, tous se levèrent, poussèrent les trois traditionnels « hoch » et entonnèrent, avec l’accompagnement de l’orchestre, l’hymne national allemand.

Un concert, une fête de nuit et une excursion dans l’Odenwald ont complété la série des réjouissances.